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La CEI doit prendre le devant, conseille l'ambassadeur d'Afrique du Sud

Radio Okapi - 4 août 2006

Sisa NgombaneAlors que les résultats des élections présidentielles et législatives sont en cours de consolidation, des chiffres circulent déjà dans les médias congolais. Ces annonces prématurées de «vainqueurs» exacerbent les tensions entre candidats. Sisa Ngombane, ambassadeur d?Afrique du Sud en DRC, dont le pays a joué un rôle essentiel pour convaincre les anciens belligérants de participer au processus de transition, déplore les tensions et souhaite que la commission électorale reprenne le devant.







Interview


Quelles ont vos impressions après le scrutin de dimanche?

Nous n'avons pas intérêt à voir le processus déraper.

Les 120 observateurs sud-africains qui étaient déployés aux quatre coins du territoire congolais viennent de publier leur rapport. Leurs témoignages évoquent tous un bon scrutin, malgré quelques violences. Les matériels étaient en place pour les votants, les bulletins étaient au jour J où ils devaient être.

Il était très encourageant de voir les congolais enthousiastes et pacifiques. Pour nous, c?est une grande réussite. Il ne faut pas minorer l?importance de cette journée, qui restera dans les mémoires.

Des tensions sont apparues entre les différents camps politiques, dans l?attente des résultats. Comment réagissez-vous à cette situation?

L?atmosphère politique s?est tendue entre les candidats. La communauté internationale espérait que le gouvernement continuerait à fonctionner, que le président et les vice-présidents resteraient engagés dans les affaires de l?Etat, que le cabinet se réunirait.

Mais, alors que nous attendons les résultats, tout s?est arrêté et ce n?est pas bon signe. Chacun est dans son coin et les tensions montent, alors que tous essaient d?analyser la signification des premiers résultats. Tout cela est nouveau pour les acteurs. Et ils sont face à certaines vérités, dont toutes ne leur plaisent pas.

Certains savent qu?ils ont perdu et ils cherchent à compiler un catalogue de tous les problèmes lors du scrutin ? avérés ou inventés. Leur préoccupation majeure est désormais de dénoncer ces élections comme frauduleuses.

Notre plus grand défi est de tenter de gérer l?attente des résultats. Cette attente ne doit pas être si longue que les Congolais aient l?impression qu?on leur refuse ce qui leur est dû. Le système électoral fait que certains résultats partiels sont disponibles mais pas tous. Ce qui crée des tensions, qu?il nous faut gérer.

Comment l?Afrique du Sud peut-elle aider à gérer ces tensions ?

Nous voulons sensibiliser la communauté internationale et la Commission Electorale Indépendante sur la nécessité de certaines mesures. Les résultats provisoires seront annoncés le 20 août. Mais rien n?empêche de publier des résultats partiels par province, y compris pour les élections présidentielles. La CEI peut annoncer que tel candidat est en tête dans telle province par exemple.

La population est fébrile, la commission doit annoncer les résultats au fur et à mesure de leur tabulation, et permettre ainsi aux différentes parties de les questionner et contester s?il y a lieu. Un tel mécanisme empêcherait la propagation de rumeurs et de spéculations.
Il y aura des erreurs mais cela ne doit pas nous distraire de l'essentiel: cette réussite du peuple congolais.

Tous pourraient ainsi voir, grâce aux résultats officiels publiés par la CEI, qui sont les deux candidats en tête. Nous ne pouvons pas attendre jusqu?au 20 août la publication complète des résultats de l?élection présidentielle. Ce serait intenable.

Est-il possible de persuader la Commission Electorale d?adopter une telle mesure ?

Je crois que tous les acteurs sont prêts à une discussion pour calmer les tensions. L?actuelle « foire aux résultats » est dangereuse. Les résultats, dès qu?ils ont été compilés et vérifiés, doivent être rendus publics.

Il est essentiel que la CEI reprenne la main, ce qu?elle ne peut faire qu?en annonçant les résultats. Si la situation actuelle perdure, les problèmes deviendront insurmontables. Le mécanisme de publication des résultats que nous proposons aiderait à calmer le jeu.

La communauté internationale veut, en coopération avec les candidats, chercher des solutions. Nous n?avons pas intérêt à voir le processus déraper.

Quel est votre message aux Congolais et aux candidats à l?élection présidentielle ?

Nous avons vu le meilleur du peuple congolais, qui sont allés en masse, exprimer leur volonté. Ils ont dit : «C?est notre pays, nous l?aimons et nous allons voter». On ne doit pas leur dénier le droit de connaître les résultats, mais ils doivent être patients.

Aux candidats, nous disons: les élections sont une victoire pour les Congolais. Il y aura des erreurs et des problèmes, mais cela ne doit pas nous distraire de l?essentiel: cette réussite du peuple congolais.

Le scrutin a été réussi. Assurons-nous que le décompte et la tabulation des résultats aient lieu dans la transparence. Et espérons que tous accepteront les résultats et que les perdants se diront «j?ai fait de mon mieux, j?essaierai à nouveau la prochaine fois».




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