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Human Rights Watch: L'armée enlève des civils et les contraint au travail forcé

Human Rights Watch - 17 octobre 2006

(Brussels, 16 octobre 2006) Les forces armées congolaises doivent immédiatement mettre un terme à leur pratique consistant à enlever des civils et à les contraindre au travail forcé dans le district de l'Ituri au nord-est du pays, a déclaré aujourd'hui Human Rights Watch. Les autorités de la République Démocratique du Congo doivent enquêter et poursuivre les soldats soupçonnés de ces crimes.

Le 17 septembre, neuf civils, dont quatre femmes et deux enfants, ont été enlevés par des soldats de l'armée nationale et emmenés au camp militaire se trouvant près du village de Olongba, une zone immédiatement au sud de Bunia, la capitale de l'Ituri. Ils ont « disparu » depuis. Des membres de leur famille pensent que ces civils ont été tués et ont organisé la semaine dernière des funérailles pour leur mort. Dans un autre cas, le 11 août, des soldats ont enlevé 20 civils dans la ville voisine de Gethy et les ont obligés à récolter et transporter du manioc. Le lieu où ils se trouvent demeure inconnu.  
 
Des portes-parole de l'armée congolaise disent que les milices locales sont responsables de l'enlèvement de ces civils. C'est une affirmation contestée par des témoins oculaires et des défenseurs locaux des droits humains qui déclarent que des soldats de l'armée nationale ont perpétré les enlèvements et ont été vus au cours des dernières semaines en train de forcer certains de ces civils à transporter des cargaisons.  
 
« Les soldats de l'armée congolaise ont été envoyés en Ituri pour protéger les civils contre les abus commis par les milices locales, mais ils dévastent eux-mêmes la région, » a déclaré Alison Des Forges, conseillère à la division Afrique de Human Rights Watch. « Les civils détenus sans chef d'accusation pour servir de main d'oeuvre gratuite aux soldats doivent être relâchés immédiatement. »  
 
En août et septembre, Human Rights Watch s'est entretenu avec des dizaines de victimes et de témoins en Ituri. Nombre d'entre eux ont fait état de cas de travail forcé du fait des forces gouvernementales, forces qui enlevaient des civils et puis les forçaient à travailler dans les mines d'or locales, à récolter et ramasser des produits alimentaires, ou à transporter des marchandises. Un homme d'un âge avancé a raconté comment des soldats de l'armée nationale l'avaient enlevé au mois d'août dans un camp de déplacés du village de Kagaba et l'avaient forcé pendant cinq jours à transporter du bois pour le feu et du manioc jusqu'à leur camp militaire.  
 
Le 9 août, Human Rights Watch a vu deux soldats de l'armée nationale forçant six civils, dont deux femmes, à transporter des chaises, des bancs et le toit en tôle ondulée provenant du pillage d'une église voisine jusqu'à leur camp militaire. Les soldats ont prétendu qu'ils « escortaient les gens pour leur propre sécurité, » affirmation contredite par les victimes elles-mêmes qui ont expliqué la façon dont elles avaient été forcées sous la menace des armes à prendre le toit en tôle de l'église et à transporter les objets pour les soldats. Les soldats menaçaient de les tuer tous s'ils n'obéissaient pas.  
 
Des victimes ont aussi raconté à Human Rights Watch comment, pendant un mois à la fin de l'année 2005, des soldats avaient forcé plus de 100 hommes et garçons originaires de huit villages à creuser dans une mine d'or près du village de Bavi. Les soldats ont menacé de tuer les gens s'ils refusaient de se soumettre. Ils ont arrêté un des chefs locaux, l'ont battu et mis dans un trou servant de prison souterraine. La victime a déclaré à un chercheur de Human Rights Watch : « J'avais essayé de les arrêter, pour défendre les gens. Ils m'ont attaché et m'ont frappé. Nous étions impuissants contre eux. »  
 
Depuis 2004 les soldats de l'armée congolaise appuyés par les forces de maintien de la paix des Nations Unies ont effectué des opérations militaires contre les milices en Ituri qui ont refusé le désarmement et l'intégration dans l'armée nationale, comme les Forces de Résistance Patriotique d'Ituri, ou FRPI. Les 6 et 7 octobre, les combats entre les milices des FRPI et les forces gouvernementales appuyées par les forces de maintien de la paix de l'ONU, ont repris, après une brève accalmie due au premier tour des élections présidentielles. Deux casques bleus ont été grièvement blessés.  
 
Des combattants des FRPI et d'autres milices ont aussi attaqué des civils, tuant, violant et torturant les personnes qu'ils considèraient comme ennemies. A la fin 2005, les combattants des FRPI ont arrêté et torturé des membres des autorités locales soupçonnés d'apporter leur soutien aux forces gouvernementales. Certaines de ces personnes ont été tuées par la suite.  
 
Les autorités congolaises n'ont pas réussi à agir efficacement pour mettre un terme aux abus commis par les chefs des milices et par des soldats de leur propre armée. Le 2 octobre, les autorités gouvernementales ont octroyé le rang de colonel à Peter Karim et Matthieu Ngojolo, commandants de l'ancien Front Nationaliste et Intégrationniste, ou FNI, un groupe armé meurtrier en Ituri responsable de violations massives des droits humains, tels que des massacres ethniques et des tortures. En octobre, les autorités ont également promu le Général Gabriel Amisi (connu aussi sous le nom de « Tango Fort ») à la tête des forces terrestres ?l'une des fonctions les plus élevées dans l'armée? tout en ignorant les graves allégations de son implication dans des exécutions sommaires et autres crimes de guerre à Kisangani en mai 2002.  
 
Le 29 octobre, le Congo doit organiser le second tour des élections entre le président actuel Joseph Kabila et le vice-président Jean-Pierre Bemba. Les électeurs se rendront également aux urnes pour choisir les membres de l'assemblée provinciale.  
 
« L'armée congolaise est connue maintenant comme étant la principale coupable d'atteintes aux droits humains du pays, » a déclaré Des Forges. « Les autorités doivent agir contre tous les criminels de guerre, y compris ceux qui se trouvent dans leurs propres rangs. Les candidats devraient faire de cela un argument clé de leur programme électoral. »  


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