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FNUAP: En RDC pour 100,000 enfants qui naissent, il y a 1,289 femmes qui meurent

MONUC - 10 juillet 2007 17:36

Cheikh Tidiane Cisse

Le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) travaille en RDC pour promouvoir une planification effective du développement, de la santé de la reproduction et du statut de la femme. Le directeur du FNUAP, Cheikh Tidiane Cisse, explique le travail que fait l’organisation.


ENTRETIEN


Est-ce que vous pouvez nous expliquer le travail du FNUAP concernant la population et la planification du développement en RDC?

Nous faisons en sorte que les autorités, les techniciens comprennent la bonne relation qu’il y a entre les questions des données, l’importance des données dans la planification du développement.

Quand nous parlons de population, nous pensons particulièrement au nombre, combien sommes nous. Le premier recensement qu’il y a eu ici, a eu lieu en 1984 et a été organisé avec l’appui du FNUAP. Depuis, il n y a pas eu de recensement à part l’Enquête Démographique et de Santé qui est actuellement en train d’être fait.

Nous pensons que si les autorités ne sont pas informées de la taille de la population, de la dynamique, comment est ce que cette population évolue, comment elle est repartie, elles ne peuvent pas planifier le développement de ce pays.

Nous faisons aussi beaucoup de sensibilisation, le travail de plaidoyer, mais aussi de l’appui technique pour la bonne prise en compte de cette problématique population dans le développement.

Qu’est ce que le FNUAP fait dans le domaine de la santé de la reproduction en RDC?

Selon les chiffres dont nous disposons, pour 100.000 enfants qui naissent, il y a 1.289 femmes qui meurent. Parfois elles meurent parce qu’elles ne sont pas allées au dispensaire et d’autres fois elles meurent parce qu’elles sont allées au dispensaire et il n’y avait rien pour les aider.

Pour nous, c’est inacceptable chaque fois qu’une femme meurt en donnant la vie. Pour régler ce problème là, le FNUAP intervient aussi bien à informer la population sur l’importance de comprendre pourquoi est ce que ces femmes meurent.

Egalement, nous travaillons à équiper les structures sanitaires pour permettre aux médecins de répondre aux besoins de ces femmes. Il faut faire en sorte que non seulement le service existe, mais aussi que les médecins aient la connaissance qu’il faut pour répondre aux besoins des femmes.

Donc, nous travaillons sur le renforcement des capacités, la fourniture des médicaments et des produits pour répondre aux besoins, mais aussi nous appuyons l’équipement des structures sanitaires.

Nous avons réhabilité pas moins de 175 structures sanitaires, et nous avons apporté des produits sanitaires dans la plupart d’entre elles.

Avec ces années de guerre en RDC, nous sommes arrivés à un moment où la plupart des structures sont complètement tombées. Nous travaillons à réhabiliter des maternités, à les équiper, à former les personnels et à sensibiliser la population pour l’utilisation effective des services qu’ils leur sont offerts.

La plupart des femmes qui meurent en couche sont des jeunes qui sont entrées en grossesse sans avoir eu l’age qu’il fallait, leurs corps ne sont pas prêts, et cela pose des problèmes. Une des composantes de notre travail en matière de la santé, c’est la santé de la reproduction des adolescents.

Nous sommes très intéressés à sensibiliser les jeunes, mais aussi à montrer au gouvernement et aux techniciens que ces jeunes ont le droit à la santé et qu’il faut que nous répondions à ce droit.

30% des avortements ici sont faits par des adolescents. Parfois elles le font dans des conditions qui les conduisent à la mort. Si nous leur offrons des services de planification familiale, nous pouvons peut être aider à protéger cette jeunesse.

Nous travaillons aussi sur la question du VIH/SIDA. Pour nous, les cibles prioritaires sont les femmes enceintes et les jeunes. Nous avons ajouté à cela les hommes en uniforme (l’armée et la Police) pour les sensibiliser sur le VIH/SIDA et la violence sexuelle qui est un problème majeur en RDC. A cet égard, nous avons distribué des condoms et organisé des séminaires sur l’étendue du territoire.

Comment le travail du FNUAP sur la promotion du statut de la femme évolue?

Ce programme vise à permettre aux femmes de participer à la vie politique, économique et sociale du pays. Nous essayons, avec d’autres partenaires, de renforcer la connaissance des femmes, de les éduquer sur leurs droits, et d’organiser des cliniques juridiques pour que des femmes aient accès à la formation pour les restaurer dans leurs droits.

A ce sujet, nous travaillons sur un programme très ambitieux: la protection des femmes contre la violence sexuelle. Au delà de son aspect législatif, il y a toutes les réponses médicales qui sont connectées à ce volet. Au Congo, il y a ce qu’on appelle l’initiative conjointe de la lutte contre la violence sexuelle pour laquelle plusieurs agences onusiennes et ministres sont associés.

Il s’agit de répondre aux besoins de protection des femmes d’abord, mais aussi aux besoins des femmes qui ont été violées. Si nous n’avons pas des moyens, nous avons des partenaires qui peuvent prendre en charge le traitement des victimes, ainsi que les volets judiciaires et le traumatisme psychosocial.

Quel genre de relation le FNUAP et la MONUC entretiennent?

D’abord, il y a eu une première relation, parce que nous sommes membres du même système onusien. Sur le plan structurel, le numéro deux de la MONUC, Ross Mountain, est en même temps le coordonnateur résident des agences du système des Nations Unies en RDC.

En plus, nous avons des opportunités de collaboration sur place dans le domaine de la santé. Par exemple, avoir des partenariats ponctuels avec la MONUC, notamment à Mbandaka, pour la réhabilitation de certaines structures sanitaires. La MONUC réhabilite et nous, nous équipons.

Souvent nous avons utilisé la logistique de la MONUC pour nous rendre dans les zones difficiles d’accès. Je pense que ce partenariat est très utile. On a identifié et évalué les besoins de la population, avec l’appui logistique de la MONUC.

Au moment des élections, nous avons travaillé étroitement avec la MONUC sur le recensement de nombre des électeurs.

Considérez-vous que le travail du FNUAP en RDC a changé la vie des gens ordinaires?

On a fait un tapage avec les media pour demander que toutes les femmes qui souffrent dans le silence de leurs chambres de venir et nous ayons organisé des campagnes de réparation pour elles.

La Congolaise la plus pauvre peut se faire traiter pour retrouver sa dignité et repartir dans son village. Tout le programme que nous faisons est fondé sur le droit de la personne à accéder à la santé et à l’information.

Ce qui est important pour les Nations Unies est d’avoir un programme sélectif. Il s’agit de travailler avec ceux qui ont moins de chance d’avoir ces services.

Nous pensons qu’en amenant les services aux zones inaccessibles et en payant les frais de santé, nous donnons de la dignité et plus de considération aux populations. Mais ce n’est pas suffisant, parce que les besoins sont énormes dans ce pays.

Avec les quelques poches d’expériences que nous avons eues, nous avons appris qu’il y a des formules et des stratégies qui peuvent marcher.

Dans le domaine de la violence sexuelle, nous avons pu mobiliser de l’argent d’autres donateurs. Le Canada est venu nous soutenir dans la lutte que nous faisons avec 15 millions de dollars canadiens. La Belgique était la première à réagir au projet de lutte contre la violence sexuelle en donnant près de huit millions d’euros.

Tout cet argent et ces plaidoyers que nous faisons sont pour que les femmes qui habitent dans la province Orientale, au Maniema et au Nord et Sud Kivu et qui n’auraient jamais eu accès aux services de qualité soient traitées avec dignité, performance et qualité au jour le jour.

Nous pensons qu’en nous mettant ensemble, comme nous sommes en train de le faire dans le cadre du prochain programme, nous pourrons combler les déficits des uns des autres parce qu’avec une approche sectorielle on peut faire la différence plutôt que si on allait chacun selon sa poche.




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