Après avoir déployé une intense activité diplomatique, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies où il s'est adressé aux membres de la communauté internationale, Joseph Kabila Kabange a regagné Kinshasa le week-end dernier.
Plusieurs dossiers importants réputés urgents figurent dans son agenda de travail. En priorité, il y a le grand coup de balai attendu au gouvernement à la suite du processus d'évaluation de l'action de l'exécutif. Il y a aussi la restructuration des conseils d'administration et des comités de gestion des entreprises publiques et d'économie mixte. Deux dossiers dont la finalisation a été retardée par le déplacement du président de la République pour Bruxelles et New York.
Il n'est un secret pour personne qu'après plus de six mois de fonctionnement, Gizenga I n'a pas répondu aux attentes de la population congolaise, en termes de l'amélioration de ses conditions existentielles. Il y a eu plus de discours que d'actes et encore moins de résultats palpables. Aujourd'hui, de l'avis général, l'inefficacité constatée au-delà de l'inexpérience, est aussi due au nombre inflationniste des ministres qui ne favorise ni cohésion, ni gestion rationnelle au niveau de la coordination de l'action gouvernementale.
Il s'agit là des faits dénoncés déjà au moment de la constitution de cette équipe, mais balayés on s'en souvient du revers de la main par quelques apprentis sorciers, toujours prêts à réinventer la roue là où les standards internationaux exigent l'efficience et l'efficacité pour obtenir des performances positives.
On se rappellera que le chef de l'Etat lui-même est revenu dernièrement sur ce sujet, à l'occasion de son point de presse, en reconnaissant la nécessité de l'évaluation de l'équipe gouvernementale jugée trop lourde. C'est sur base du rapport lui transmis que Joseph Kabila Kabange avait promis de se prononcer sur les mesures à prendre.
De toute évidence, il ressort des indiscrétions qui parviennent ces derniers temps à la presse, que la cure d'amaigrissement de l'équipe gouvernementale sera forte. On devrait donc assister au regroupement des ministères qui n'auraient jamais dû éclater. Ce qui fait déjà monter dangereusement la température dans des bureaux occupés par certains ministres assis sur des sièges éjectables.
Le retour de Joseph Kabila va donc précipiter la clarification de cette situation de plus en plus intenable pour les membres du gouvernement plus préoccupés aujourd'hui à lutter pour la survie qu'à travailler pour la nation. La tremblotite qui caractérise aujourd'hui les actions ministérielles devrait être vite balayée par la mise à l'écart des feuilles mortes et la nomination des hommes qui répondent au profil et surtout qui ne soient pas gangrenés par les maux qui malmènent la nation et qui ont pour noms corruption, commissions, détournement et immoralité. Les ministres doivent être des hommes exemplaires et non des individus dont le passé et le présent constituent une invitation générale au vol et au viol.
La tremblotite qui secoue les ministres est aussi constatée dans les milieux des membres des différents comités de gestion et des conseils d'administration des entreprises publiques et d'économie mixte qui, tout en ayant participé aux épreuves de Copirep, savent que cela n'est pas suffisant pour accéder au strapontin supérieur.
Le souhait de l'opinion dans tout cela est que la nation ne soit pas roulée une fois de trop.
Le pays a urgemment besoin d'hommes et de femmes de valeur, capables de bien gérer la chose publique. Il est donc important que dans les nominations à venir, on arrête avec la logique d'essais et erreurs pour mettre des hommes qu'il faut aux places qu'il faut.