Plus de dix millions d'électeurs ont été enregistrés en République démocratique du Congo depuis le début du recensement électoral, engagé le 20 juin dernier. Cette donnée a été communiquée par le président de la Commission électorale indépendante (Cei), l'abbé Apollinaire Malu Malu. La Cei, qui a reconnu avoir pris environ un mois de retard, a annoncé pour le 25 septembre le début du recensement dans les deux dernières provinces, celle de Bandundu (sud-ouest du pays) et d'Équateur (au nord) et évoqué comme nouvelle échéance pour le recensement le 31 octobre au plus tard, au lieu de fin septembre. L'abbé Malu Malu a assuré que malgré ce contretemps, tout sera fin prêt pour "organiser les élections avant le 30 juin 2006", date butoir fixée par la Constitution provisoire du Congo pour tenir les élections générales. Ce texte doit être soumis aux Congolais lors d'un référendum constitutionnel prévu le 27 novembre. En faisant un bilan sur le contexte dans lequel le recensement s'est déroulé, le président de la Cei souligne que plusieurs civils et policiers ont perdu la vie dans cette opération dans la région du Nord-Kivu (est) tandis que deux contrôleurs techniques de la Commission ont subi une agression. Il attribue ces violences "à la prolifération d'armes dans cette région, qu'il faut condamner avec la dernière énergie". Le recensement vise quelque 28 millions d'électeurs potentiels, première étape d'un processus qui devra conduire à l'organisation d'élections générales en République démocratique du Congo - les premières élections pluralistes en 40 ans d'histoire de l'ex-Zaïre indépendant - initialement fixées le 30 juin dernier puis renvoyées de 6 mois. Dans tous les cas, le délai maximal est celui du 30 juin 2006, lorsque les consultations devraient mettre fin à la transition politique engagée depuis 2003, après une guerre de près de cinq ans.