Les écoles privées se sont unies depuis hier à la grève des enseignants du secteur public - en cours depuis la rentrée du 5 septembre - paralysant de fait pratiquement toutes les activités scolaires en République Démocratique du Congo (Rdc). Des sources de la MISNA à Kinshasa rapportent que l'activité des écoles privées est suspendue depuis hier "pour raisons de sécurité" car les enseignants de ces instituts ont été plusieurs fois sollicités par leurs collègues du public de s'unir à la grève, allant même jusqu'à subir des menaces de pillage et d'actes de vandalisme. Les étudiants se sont rangés du côté des enseignants, qui réclament un meilleur traitement salarial : dimanche une marche de protestation a eu lieu à Kinshasa, suivie hier d'une manifestation analogue à Mbuji-Mayi (chef-lieu de la province sud-orientale du Kasaï), où des élèves ont scandé des slogans tels que "nous voulons étudier, payez les enseignants !" et d'une manifestation à Lubumbashi, chef-lieu de la province méridionale du Katanga, à laquelle ont pris part de nombreux élèves des écoles catholiques conventionnées avec l'État. En vertu d'un accord passé en février 2004 entre le gouvernement et les syndicats de l'administration publique, les salaires des enseignants devraient être compris entre 208 et 2080 dollars (salaire d'un secrétaire général de l'administration publique) ; de fait, les enseignants reçoivent en moyenne 20 dollars par mois, pas toujours régulièrement. Depuis le 15 septembre, les fonctionnaires de l'administration publique sont également en grève.