Les délégués du gouvernement de Kinshasa et quelques représentants du groupe des rebelles ougandais de l'Armée de résistance du seigneur (Lra) se sont rencontrés hier pour la première fois. Les rebelles de la Lra se trouvent depuis quelques jours dans le nord-est de la République démocratique du Congo, où ils se sont réfugiés après avoir fui du Sud Soudan, poursuivis par les forces armées régulières de Kampala. La délégation de Kinshasa, accompagnée aussi par les hommes de la Mission des Nations unies au Congo (Monuc), était guidée par le commandant de la région militaire de Kisangani, le général Padiri, qui a répété aux 300-400 rebelles ougandais qu'avant d'entamer toute négociation ils auraient dû déposer les armes. Selon des déclarations faites aux médias locaux, la délégation qui s'est rendue hier à Aba (localité de la zone de Faradje, située à environ 800 km de Kisangani) a été chargée par le gouvernement de négocier avec les rebelles, qui pour le moment ne semblent guère avoir l'intention de déposer les armes. Officiellement, le ministre de la Défense congolais, Adolphe Onusumba, semble ferme sur des positions rigides et a réaffirmé dans une interview radiophonique d'hier la menace d'un désarmement forcé des éléments de la Lra si ces derniers ne devaient pas livrer au plus vite leurs fusils ni quitter le pays. La présence des rebelles de la Lra, connus pour la férocité de leurs attaques contre les civils du Nord de l'Ouganda, a provoqué une grande préoccupation au sein des populations de ce district congolais, qui, ces derniers jours, ont abandonné leurs propres habitations dans la zone de Losa (où les Ougandais se sont réfugiés). Selon les informations recueillies, les miliciens sont accompagnés de leurs épouses et de leurs enfants et ont demandé de la nourriture, menaçant des pillages et des violences s'ils ne devaient pas obtenir ce qu'ils souhaitent. C'est la première fois que les rebelles ougandais passent au Congo.