Un petit groupe de rebelles rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (Fdlr) s'est présenté hier dans l'un des centres de désarmement volontaire mis sur pied par la Mission de l'Onu en République Démocratique du Congo (Monuc) dans l'est du pays. Le groupe, formé d'une cinquantaine d'éléments, était guidé par le commandant Séraphin Bizimungu (connu sous le nom de colonel Amani). Ce dernier a déclaré à la presse que le choix de ses hommes permettrait d'ouvrir "un centre de rassemblement pilote pour amorcer le processus de retour pacifique des réfugiés et des ex-combattants". Selon des sources de la presse internationale, Amani avait pris ses distances ces derniers mois des dirigeants des Fdlr les accusant de ne pas avoir accepté l'accord sur le désarmement et le retour au Rwanda prévu dans les accords signés à Rome en mars dernier au siège de la Communauté de Sant'Egidio. Selon le colonel Amani, d'autres éléments arriveront dans les prochains jours au camp. En août, les gouvernements de l'Ouganda, du Rwanda et du Congo avaient lancé un ultimatum aux rebelles rwandais, accusés d'être impliqués dans le génocide de 1994 et ayant fui depuis lors dans les forêts de l'est congolais, leur donnant jusqu'au 30 septembre pour désarmer. La présence de ces rebelles dans l'est congolais constitue une entrave au processus de paix dans le pays et à la stabilité dans la région des Grands Lacs. Kigali a souvent accusé Kinshasa de ne pas faire assez d'efforts pour neutraliser et désarmer les Fdlr, tandis que Kigali est accusé d'utiliser la présence des Fdlr au Congo pour justifier sa menace d'intervention sur le territoire voisin et conserver des intérêts économiques (essentiellement miniers).