Initiée par le gouvernement et récupérée par les acteurs politiques des provinces concernées après l'avoir boudé, la conférence sur la paix et la sécurité dans le Nord et Sud-Kivu ne mérite pas d'être limitée à ces seuls intéressés.
C'est le moment pour le Kivutiens de ménager leur monture s'ils veulent alter loin. Au moment de donner ce conseil, on peut se demander s'il ne s'agit que des habitants du Nord-Kivu et du Sud-Kivu à ménager leur monture. N'est-ce pas une question nationale ?
Beaucoup de Congolais pensent, à tort qu'il s'agit bien d'une affaire des Kivutiens. Les préparatifs tels que démarrés, réconfortent la thèse d'une affaire particulière à ces deux provinces. S'il est important que les Kivitiens soient les premiers concernés, la mobilisation autour de cette conférence devrait être une affaire nationale.
C'est une marche arrière impardonnable que de démobiliser les congolais au sujet de cette affaire. Marche arrière ? Oui, lorsqu'on sait que quand les Kivutiens posaient à l'époque le problème de la cohabitation à l'Est du pays, très peu de gens à l'Ouest et dans d'autres provinces les prenaient au sérieux. On leur répondait avec un humour noir, « ce sont vos frères entendez-vous avec eux ». A la Conférence nationale souveraine, on était agacé lorsque les Kivituens demandaient sans cesse une solution durable à ce problème.
Il avait suffi que ce qu'on considérait comme un problème particulier déborde sur tout le territoire national pour que tous les Congolais comprennent que ce qui touche le Kivu touche le Congo. On a vu la mobilisation à Kinshasa en solidarité avec le Kivu alors occupé par les Rwandais par la Rdc interposé. Lorsque Nkundabatware et Mutebusi ont démenti les espoirs suscités par la paix signée a Sun City, spontanément, Kinshasa est entré en ébullition.
Le mouvement a été suivi à Lubumbashi et à Kisangani. Ceux qui s'étaient abrités derrière Nkundabatware se sont vus avec tout le Congo sur le dos.
Cette mobilisation a beaucoup payé dans la résolution de ce problème. Mats Nkundabatware ne s'était pas voué vaincu. Il est revenu à la charge. Il faut craindre que le reste du pays soit gagné par un mouvement de lassitude. Cela aurait pour conséquence l'isolement du Kivu afin de traiter son problème en dehors de la stratégie nationale.
C'est une victoire pour Nkundabatware et les siens avant même que la conférence ait démarré. Faut-il que le gouvernement offre ainsi le flanc ? Il est bon que le gouvernement matte les moyens pour la tenue de cette conférence. Mais il n'est pas juste que le gouvernement soit le spectateur, même intéressé. On ne doit pas confondre l'approche méthodologique avec la stratégie politique de cette conférence.
La logique veut que le gouvernement en soit l'organisateur. A travers la stratégie nationale. C'est une victoire pour Nkundabatware et les siens avant même que la conférence ait démarré. Faut-il que le gouvernement offre ainsi le flanc ? il est bon que le gouvernement matte les moyens pour la tenue de cette conférence. Mais il n'est pas juste que le gouvernement soit le spectateur, même intéressé. On ne doit pas confondre l'approche méthodologique avec la stratégie politique de cette conférence.
La logique veut que le gouvernement en soit l'organisateur. A travers le gouvernement on voit l'implication morale de toutes les autres provinces du pays. Mais comme participants, ce sera logiquement les représentants des communautés habitant les deux provinces. Car, les décisions qu'ils auront à prendre impliqueront les pouvoirs publics des provinces comme de Kinshasa. Il est donc important que ces pouvoirs soient les plus proches possible des travaux.
Il arrivera que pendant le déroulement des travaux. on s'y attend d'ailleurs, que certaines causes de la mal cohabitation soit imputées au gouvernement central. Faudra-il que ce dernier accepte tout et attende de recevoir les résolutions et les recommandations ? Il est temps d'éviter les possibles causes de blocage de cette conférence dans le déroulement des travaux comme dans l'exécution de ses résolutions.
(Milor)
J. Diana G./l'Avenir