KAMPALA, le 11 février 2005(IRIN) - La reprise des combats entre les différentes factions armées opérant dans les régions orientales de la République démocratique du Congo (RDC) proches de la frontière avec l'Ouganda a provoqué une arrivée de nouvelles vagues de réfugiés dans la partie occidentale de l'Ouganda, a déclaré jeudi dernier un porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
«Nous avons constaté une augmentation importante du nombre de réfugiés au cours des quatre derniers jours. Nous en avons recensé au moins deux cents par jour. Et d'après les informations dont nous disposons, ces personnes fuient les combats qui se déroulent en RDC dans les villages de Kyoma et Kasenyi», a expliqué Roberta Russo, la porte-parole du HCR à Kampala.
«Nous ne savons pas quelles sont les factions qui s'affrontent», a-t-elle ajouté.
Selon Roberta Russo, les réfugiés congolais qui hésitaient au départ à quitter le site temporaire de Nkondo situé à la pointe sud du Lac Albert, à la frontière avec la RDC, ont commencé à faire route vers le centre d'accueil de Kaseeta.
«Parmi ces réfugiés, des femmes et enfants venaient rejoindre leurs époux et pères partis plus tôt pour s'assurer des conditions de vie à Kyaka II (le camp de réfugiés)», a déclaré Russo. «D'autres, trop démunis pour acheter de la nourriture et payer un logement décent, sont venus grossir les rangs des réfugiés qui affluaient vers le camp. Depuis le 2 février, nous avons accueilli 890 personnes».
Sur les quelque 15 000 réfugiés congolais qui ont fui en janvier dernier les combats qui se déroulaient dans la province orientale du Nord-Kivu et se sont s'installés dans la partie occidentale de l'Ouganda, au moins 10 000 sont actuellement retournés en RDC.
Le Nord-Kivu est le théâtre d'affrontements entre les ex-combattants de la milice Maï-Maï et l'ancienne faction rebelle du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma), deux groupes qui ont officiellement été intégrés dans l'armée nationale.
Selon Russo, quelque 85 enfants abandonnés ont pu être identifiés et interrogés à Kyaka II, grâce à l'action de l'organisation non-gouvernementale (ONG) Save the Children.
L'ONG Oxfam a pris en charge l'approvisionnement en eau et creusé deux puits dans le camp, a-t-elle ajouté.
Les nouveaux arrivants pourront disposer d'un réservoir de 35 000 litres et des robinets ont été installés pour résoudre les problèmes de pénurie d'eau.
Par le biais des services communautaires, les HCR a lancé un programme de sensibilisation pour encourager les réfugiés à construire des latrines individuelles pour leur famille afin d'améliorer les conditions d'hygiène dans le camp.