KINSHASA, le 11 octobre (IRIN) - Des milliers de civils ont commencé à arriver lundi dans la ville de Walungu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), après l'attaque des quatre villages voisins, au cours desquelles au moins 24 civils ont été tués à l'arme blanche.
« La plupart des personnes déplacées sont de jeunes enfants et de vieilles femmes », a déclaré mardi à IRIN Donatien Nakalonge, le chef de la communauté locale de la ville de Walungu, dans la province du Sud Kivu.
Les personnes déplacées ont marché 15 km à pied depuis leurs villages de Tchindudi, Mungombe, Kanyola et Rudundu, situés dans une vallée à 60 km au sud de Bukavu, la capitale provinciale.
« Elles sont arrivées dimanche en fin de journée, elles étaient épuisées » a indiqué Donatien Nakalonge.
Aucune organisation humanitaire n'a pour l'instant apporté de l'aide aux personnes déplacées, a-t-il ajouté.
Lundi, Kemal Saiki, le porte-parole de la Mission des Nations unies en RDC (MONUC), a déclaré qu'une équipe des Nations unies s'était rendue dans deux des villages attaqués et a confirmé le massacre de quinze personnes, dont six enfants.
Le même jour, Didas Kaningini Kyoto, le Gouverneur du Sud Kivu, a indiqué que des rebelles rwandais hutus membres d'un groupe connu sous le nom Rastas avaient attaqué dimanche les villages.
Ils n'ont pas utilisé d'armes à feu car « ils ne voulaient pas alerter les soldats basés sur une colline voisine », a-t-il précisé.
« Ils ont tué leurs victimes en utilisant des machettes et des haches, ils ont fracassé la tête de certaines de leurs victimes avec des marteaux », a-t-il ajouté.
Un grand nombre de civils ont été grièvement blessés. Ils ont été admis à l'hôpital général de Walungu, a indiqué Didas Kaningini Kyoto.
Au moins six maisons ont également été incendiées.
Selon Kemal Saiki, la MONUC et les troupes de l'armée congolaise effectuent désormais des patrouilles dans la région. La MONUC est basée à 15 km mais les soldats ne peuvent se rendre dans les villages qu'à pied.
A Bukavu, Nadia L'heureux, la porte-parole du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), a indiqué que les organisations humanitaires essayaient d'organiser l'assistance mais redoutaient de nouvelles attaques de la part des rebelles.
En juin dernier, la population avait dû fuir la région à la suite à des combats qui avaient opposé l'armée congolaise à la milice Mayi Mayi.