C'était un tremblement de magnitude 5.5 sur l'échelle de Richter. Selon l'inspection provinciale de la Santé duSud-Kivu, la commune la plus touchée par ce énième séisme a été Bagira, rapporte radiookapi.net
Cette municipalité a enregistré à elle seule 11 blessées, d'après son bourgmestre adjoint. L'hôpital général de référence où ceux-ci ont été amenés, fait état de 4 blessés graves. Les autres blessés légers ont retourné chez eux après avoir reçu les soins. Parmi ces blessés, deux enfants d'une même famille. Leur mère exprime son désarroi : « Le tremblement de terre était très fort. Nous avons couru pour aller voir là où dormaient les enfants. C'est en ce moment là que les briques sont tombées sur eux et les ont blessés au visage et aux pieds. Toute la maison est complètement détruite. Là où il y avait des fissures, ce sont maintenant des grands trous. Le grand risque est que le reste de la bâtisse ne s'écroule sur nous. Ce qui en reste, c'est juste le salon, trop petit pour contenir 17 personnes. »
Selon un membre du comité de crise mis en place, plus de 4 500 maisons ont été touchées par la catastrophe dans la seule commune de Bagira. La population de la place reste traumatisée. Elle n'a cependant pas pris l'option de passer la nuit à la belle étoile comme la semaine dernière. Du côté des spécialistes de l'Observatoire vulcanologique de Goma, on a pu enregistrer plus de 10 répliques de séisme pendant la nuit de mercredi à jeudi. Les équipes présentes à Bukavu ont réitéré leur message de prudence et de prévention à la population de cette ville. D'après ces scientifiques, les habitants de la place devront désormais apprendre à vivre avec cette menace naturelle. Innocent Badryo explique : « L'important n'est pas d'évacuer la population dans la ville ou la province. [?] On ne peut pas savoir quand cela se produira. Que les gens sachent que nous sommes dans une zone de rift, que les tremblements existent et seront toujours là. Ce qui est important, que les autorités mettent en place une structure pour faire des études afin de gérer les risques et de réduire les conséquences du phénomène sur les populations et que ces dernières vivent comme au Japon, en Italie, aux Etats-Unis, où les séismes se produisent sans que les gens fuient et dorment à la belle étoile. » Pour ce chercheur, il importe désormais de suivre les normes parasismiques de construction et de prendre d'autres mesures préventives.