La réhabilitation du barrage hydroélectrique d'Inga est le tout premier chantier de la République qui va être réalisé avec l'appui d'un partenaire privé, le sud-africain Mag Energy.
La décision a été prise lors du dernier conseil des ministres tenu sous la direction du président de la République Joseph Kabila et du Premier ministre Antoine Gizenga. Le partenariat conclu avec la SNEL concerne la viabilisation du groupe G23, les travaux d'urgence, et touche également la réhabilitation de 4 groupes de la centrale d'Inga IIB. Pour des raisons liées à la sensibilité de la question, face aux exigences de la bonne gouvernance, la mise en exécution de la Convention signée le 15 septembre 2007 par les deux partenaires n'a jamais connu un début d'exécution.
Le préjudice consécutif à ce retard ne pouvait donc pas laisser indifférentes les autorités gouvernementales. Ainsi, durant le Conseil des Ministres du 19 octobre, il a été décidé que la Convention soit examinée par la Commission économique et financière(ECOFIN), que pilote le ministre d'Etat Mobutu Nzanga. Les conclusions de cette structure gouvernementale ont convaincu l'ensemble du gouvernement sur la nécessité d'accélérer le processus, eu égard au danger qui se profile à l'horizon. Selon un membre de la Commission économique et financière qui s'est confié à L'Observateur, la relance des travaux de réhabilitation d'Inga vise surtout à éviter des coupures intempestives observées depuis plusieurs mois dans les villes de Kinshasa et Brazzaville et leurs environs.
Beaucoup ont encore en mémoire les coupures observées lors de la dernière phase finale de la Coupe d'Afrique des nations ainsi que d'autres activités familiales. Visiblement, le Premier ministre Antoine Gizenga et le ministre d'Etat Mobutu Nzanga, qui dirige l'ECOFIN se sont concertés après la réunion du gouvernement et ont conclu que l'heure n'était plus à la tergiversation et qu'il fallait tout de suite lancer le chantier de réhabilitation de 4 Groupes à Inga
IIB.
L'Urgence du problème
De son côté, le ministre près le Premier ministre, Gode froid Mayobo, tenant compte de l'urgence du problème, a compris l'étendue de la gravité ainsi que les conclusions de la commission gouvernementale du 29 novembre 2007. Et, au nom du Chef du gouvernement, il a confirmé le caractère exécutoire et urgent de la convention. D'une part, la continuité des operations et des travaux engagés sur le terrain à Inga II B est un gage de sécurité pour éviter aux populations d'autres souffrances. Bien plus, une visibilité du chantier de l'électricité est de nature à rassurer la population, face aux incertitudes diverses.
Déjà, Mag Energy a déboursé, à la date d'aujourd'hui, 30 millions de dollars américains. Cette position est également de nature à rassurer les autres partenaires sur le sérieux de la RDC à respecter la signature de ses plénipotentiaires dans les accords « gagnant-gagnant », signés avec les privés notamment. De même, la SNEL doit négocier les améliorations et adaptations du dossier contractuel. Et le partenaire privé a aussi l'obligation d'assouplir certaines dispositions pour rendre plus aisée son applicabilité.
De l'avis de plusieurs observateurs, la correspondance du ministre près le Premier ministre est de nature à rassurer des investisseurs étrangers. Ceux-ci attendent des acteurs politiques congolais des signaux forts afin de répondre, eux également à l'effort de la reconstruction nationale. Le projet de réhabilitation du barrage hydro électrique d'Inga fait d'ailleurs partie d'une des phases les plus importantes du Nouveau partenariat de l'Afrique pour le Développement (NEPAD). Il devra permettre à la SNEL de repartir sur des nouvelles bases et de faire jouer pleinement à la RD Congo son rôle de super puissance énergétique au c?ur de l'Afrique.
Luc-Roger Mbala Bemba/L'Obesvrateur