Une matinée d’échanges sous le thème «autonomisation de la femme des médias, atouts, limites et concrétisation» organisée par l’Association des Journalistes de la Presse Féminine (AJPF) a eu lieu le 8 avril 2008 à Kinshasa. C’était en présence d’une représentante du Bureau Genre de la MONUC et plusieurs journalistes membres de l’association.
Au cours de cette matinée, la Présidente de l’AJPF, Jacqueline Mulanga, a fait une restitution de la conférence atelier organisée le 7 mars dernier par la MONUC en marge de la journée internationale de la femme.
Elle a rappelé aux journalistes les grandes lignes du discours du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, qui incite les femmes à se mobiliser pour la promotion de l'égalité des sexes et l'émancipation de la femme.
«L’égalité des sexes n'est pas seulement un but en soi, c'est une condition sine qua non pour atteindre tous les autres objectifs de développement internationaux, dont les Objectifs du Millénaire pour le développement», a-t-elle rappelé.
Pour sa part, la Secrétaire générale de l’AJPF, Beatrice Makaya, a mis l’accent sur les atouts, les limites et les contraintes auxquels font face les journalistes femmes de la République démocratique du Congo.
Parmi les atouts, Mme Makaya a cité les talents des journalistes pionnières qui ont fait preuve de beaucoup de compétence sans avoir pour autant été dans une école de journalisme. Cette compétence a été reconnue dans les grandes écoles du journalisme, a-t-elle dit.
L’AJPF fait de l’initialisation à l’informatique une des priorités dans son programme, a fait savoir Mme Makaya. Elle a fustigé les lacunes dans le domaines de l’informatique dont font souvent preuve les femmes journalistes.
Les journalistes congolaises sont aussi dotées d’atouts de manager. Mme Makaya a fourni l’exemple de plusieurs journaux et chaînes de télévision où les femmes «gèrent les ressources humaines avec doigté».
Cependant face à ces atouts, les talents des femmes sont freinés par des limites et des contraintes, tels que les coutumes et les préjugés, la pauvreté ainsi que le statut et les instruments juridiques.
De son côté, Charlotte Ngungi du Bureau Genre de la MONUC a fait état de la faible représentation de la femme aux sièges du pouvoir. 42 femmes sur 500 députés à l’Assemblée nationale; 5 femmes sur 108 sénateurs; 43 femmes sur 690 députés provinciaux; 1 femme sur 22 élus gouverneurs et vice gouverneurs de province; et au gouvernement central 5 femmes sur 42 membres du Gouvernement central ont été nommées.
Pour rectifier le tir, Mme Ngungi a proposé que la femme journaliste s’intéresse davantage aux questions genre. «Il faut susciter l’intérêt et analyser les problèmes sous l’angle Genre», a-t-elle dit. Elle a réitéré l’engagement de la MONUC à aider les professionnels du medias congolais à fournir les outils qu’il faut. «Nous ne sommes pas une institution de développement ni de financement mais nous pouvons vous donner des conseils en la matière», a-t-elle conclu.
L’AJPF, créée en 1981, comprend 72 membres dont 32 sont installés à Kinshasa et les autres éparpillés dans les provinces du Katanga, du Bas Congo et lu Bandundu. L’association qui comprenait seulement des femmes jusqu’en l’an 2000, a évolué vers la mixité pour répondre à l’approche genre. Elle inclue aujourd’hui 6 hommes dont un vice président et un secrétaire général adjoint.