Les gouvernements de la région des Grands Lacs, dont les représentants se sont rencontrés la semaine dernière à Kampala, ont demandé des sanctions internationales contre neuf groupes actifs dans la zone. Dans un document conjoint, les représentants de l'Ouganda, de la République Démocratique du Congo et du Rwanda (avec le Burundi en qualité d'observateur) ont demandé l'approbation par la communauté internationale de mesures politiques légales, telles que des extraditions et des procès contre des chefs des groupes rebelles, génériquement définis dans la note "forces négatives" et qui comprennent notamment les milices "interahamwe", les Forces démocratiques de libération du Rwanda (Fdlr) et l'Armée de résistance du seigneur (Lra). L'interdiction de visas, des restrictions financières et l'interdiction de mener des activités politiques sont d'autres sanctions requises contre ces groupes qui représentent un grand danger pour l'Afrique des Grands Lacs, en particulier l'est de la République Démocratique du Congo. La présence de milices rwandaises (ayant des implications dans le génocide de 1994) et ougandaises représente un gros problème pour le processus de paix congolais. Ils sont source de vives tensions entre les trois pays, qui s'accusent réciproquement soit de ne pas faire assez pour les désarmer (Rwanda au Congo) soit de les utiliser comme prétexte pour continuer à gérer des affaires liées à l'exploitation de ressources naturelles. Le Rwanda et l'Ouganda ont envahi l'est du Congo dans la guerre de 1998-2003, la "première guerre mondiale africaine".