A moins d'un élément nouveau, la Cour militaire de Kinshasa/Gombe a clôturé l'instruction sur le volet qui oppose le pasteur Ngalasi à l'archbishop Kutino.
Mais avant de s'en aller, les avocats de la partie civile ont révélé que le prévenu est un habitué des armes à feu. Une façon indirecte de préparer les figues pour l'audience du mercredi 7 mai 2008. A cette occasion, le fondateur de l'Eglise « Message de Vie-Armée de Victoire » en découdra seulement avec le ministère public. A l'audience de mercredi 30 avril 2008, les avocats de la partie civile pasteur Ngalasi Aggrey sont revenus sur les antécédents judiciaires de l'archibishop Kulino Fernando. Passant à la barre, Me Nganzi a dit qu'en 1996, le prévenu Kutino Fernando et son garde du corps purgeaient leurs peines à la prison militaire de Ndolo. Me Adelar Kambariga renchérira pour affirmer que Kutino est un habitué des armes à feu.
Selon cet avocat, ce pasteur avait été condamné avec les nommés Joseph Nkanu et Ngongo par le juge Ndloli, aujourd'hui sénateur.
Pour appuyer la partie civile, le ministère public ajoutera ceci : « Kutino ne sait toujours pas se rappeler : Lorsque la Cour lui a demandé s'il avait des antécédents judiciaires, il a dit ceci. « Je ne me rappelle pas ». Ce monsieur continue à mentir. Il a fait la prison à Ndolo ». Décidé à charger le prévenu Kutino, Me Bile dira au président Kalala Kapuku : « vous êtes un juge actif. Il avait été condamné pour détention illégale d'armes de guerre. Et c'est Me Nshwal Ntena bol qui l'avait assisté ».
En réaction à cet acharnement de l'autre camp, Me Nswal de la défense a déclaré à la cour : « Le ministère public et la partie civile doivent savoir que toute condamnation devant un tribunal militaire ne noircit pas le casier judicaire. Et c'est bien consigné dans le Code pénal militaire ». Selon cet avocat, on voudrait parler de récidive de l'autre côté de la barre. Or, la loi a été violée. On ne peut donc pas parier de récidive.
Toujours du côté de la défense. Me Parfait Kanyanga a dit que c'est une aberration de soutenir que le sénateur Ndjoli avait entendu l'archibishiop. A propos de la détention illégale d'armes, ce conseil a fait voir à la Cour qu'on n'a pas présenté les armes qui ont servi à la tentative d'assassinat. « Si mon client est en détention, c'est parce qu'il habitait la parcelle qu'enviait le pasteur Ngalaisi. Ils sont incapables de nous prouver que le mur a été troué », a affirmé ce conseil du collectif de la défense du pasteur Kutino Fernando.
Décidés à s'acharner sur le prévenu Kutino, les avocats de la partie civile posaient parfois des questions inattendues. Me Sesepe, par exemple, a demandé que l'archibishop puisse dire à partir de quelle date occupait-il la parcelle de Kanda-Kanda, qui vient d'être achetée par le pasteur Ngalasi.
Et quand a-t-il cessé de payer; Sur ce point, l'archibishop Kutino a dit qu'il y a eu tout un processus avec la bailleresse.
La parcelle était vide, et tout a commencé par une invitation. Il n'y a donc pas de date exacte, à part celle qui figure dans le contrat de bail. Malheureusement, Kutino ne retenait même pas la date de la signature du contrat. Il a émis le voeu d'apporter ce document pour éviter d'avancer une date imprécise.
Un autre avocat de la partie civile, Me Ricky Luwadionelo, a posé cette question : « Peut-il nous dire l'année où il a assigné Mme Nendaka au tribunal de Grande instance ? Et quelle est sa réaction maintenant qu'il sait que son fils spirituel recevait des cadeaux du pasteur Ngalasi ? Se sent-il trahi ».
A cette audience, les questions de la partie civile tombaient en avalanche. Voici celle de Me Nganzi : « Il a appris que son épouse se présentait à la justice, pourquoi a-t-il gardé silence ? ».
Réponse de Kutino « Voilà la raison de mon retour à Kinshasa. Je n'arrive pas à croire à ces procès-verbaux. Je suis innocent. Si je me reprochais de quelque chose, je serais resté en Europe. Je voudrais voir Maboso. Il m'a promis. Je continue à attendre.
(Milor)
Donatien Ngandu Mupompa/Le Potentiel