Ainsi que l'avait demandé le Premier ministre Antoine Gizenga, le ministre près le Premier ministre qui avait été exclus du Palu et du Gouvernement a finalement été entendu par le Conseil de discipline.
Exclu définitivement de son parti et du gouvernement par le Comité Exécutif National le samedi 14 juin dernier Godefroid Mayobo, ministre près le Premier ministre, maintenu jusque-là à son poste par Antoine Gizenga, a été longuement entendu samedi par le conseil national de discipline du Parti Lumumbiste Unifié (Palu). En principe, c’est cette procédure qu’auraient dû suivre les membres du comité exécutif national, aussitôt après qu’ils aient pris connaissance de ce qu’ils considèrent comme des actes de “ haute trahison ” posés par Mayobo dans la ville de Kikwit, au début du mois en cours.
Pour d’aucuns, c’est le retour à la case de départ. En d’autres termes, la décision portant radiation de Mayobo du Palu est suspendue, conformément à la recommandation du numéro un du parti, Antoine Gizenga Fundji.
Il nous revient de bonnes sources que son audition a porté sur les griefs mis à sa charge, à savoir les allégations de création et d’entretien de deux associations faisant une concurrence déloyale au Palu, dénommée “ Fondation Mayobo ” et Amis de Mayobo ”.
Mayobo exige des preuves
On laisse entendre que l’accusé a rejeté en bloc les faits lui imputés et invite les membres du Conseil national de discipline à solliciter des plaignants, les preuves de leurs affirmations. S’estimant étranger à la “ Fondation Mayobo ” et “ Amis de Mayobo ”, deux structures informelles que tout le monde a découvertes le jeudi 05 juin 2008 à Kikwit, lors de la visite du Premier ministre Gizenga et du Président Kabila dans cette ville, Godefroid Mayobo a exigé un débat contradictoire avec les membres du comité exécutif national. Car, dans sa ligne de défense, il a fait savoir aux “ jurés ” que c’est à la partie accusatrice qu’il revient d’apporter les preuves des “ manquements graves ” lui reprochés.
A l’issue de l’examen du dossier Mayobo, le Conseil national de discipline va établir un procès-verbal à transmettre à la fois à l’autorité morale du parti ” et au comité exécutif national pour la confirmation, l’annulation ou le réajustement du premier “ jugement ”.
Un mal nécessaire
A en croire certains dignitaires du Palu, l’affaire Mayobo est à inscrire dans les annales de ce parti comme un mal nécessaire. Elle est à retenir comme un indice de sa crise de croissance et une interpellation de toutes ses forces vives à se méfier des idées fixes et des condamnations sans jugement.
Compte tenu de la précipitation dans laquelle s’est illustré le Comité exécutif national ce qui a failli fragiliser terriblement l’édifice il est permis de croire que le débat contradictoire, qui toujours fait la force pour prendre un nouvel élan. Il est à souhaiter qu’en attendant que le Conseil national de discipline termine l’examen du dossier et que les instances du parti se prononcent en dernier ressort, les parties en conflit s’abstiennent des déclarations de nature à jeter de nouveau de l’huile sur le feu.
Kimp/Le Phare