Les méthodes de l'UDPS sont copiées au PALU. Cadres et militants du parti cher à Gizenga, chauffés à blanc devant leur QG de Matete, ont soutenu la décision du Conseil National de discipline d'exclure définitivement Godefroid Mayobo du parti. Deux scénarii sont possibles. Ou bien Gizenga s'incline devant la décision de ceux qui gèrent le parti au quotidien, ou bien il engage un bras de fer. L'un ou l'autre cas ne sera pas sans conséquence. Les dés sont donc jetés pour l'actuel Premier Ministre.
La sanction suprême contre Godefroid Mayobo, ministre près le Premier ministre, est tombée hier mercredi 25 juin 2008. Devant des cadres et militants du PALU chauffés à blanc à leur QG de Matete, Justin Kiluba, porte-parole du Comité Exécutif National, a confirmé la terrible nouvelle de la double exclusion de Mayobo du parti et du Gouvernement. Justin Kiluba rendait publique la décision du Conseil national de discipline du PALU, laquelle instance avait entendu Godefroid Mayobo le week-end. Les choses se sont très vite accélérées. Peu avant que l'instance disciplinaire ne se réunisse, c'est le Groupe parlementaire PALU qui avait appuyé une décision du Cenal. Et pourtant, Antoine Gizenga, quelques jours plus tôt, avait ordonné au Cenal de surseoir à l'exclusion de Mayobo. Gizenga rappelait aux tombeurs du ministre près le Premier ministre la procédure statutaire en la matière. Le Premier ministre, qui se trouve être le Secrétaire général et Autorité morale du PALU, ignorait peut-être que l'action anti Mayobo avait déjà atteint un point de non-retour.
Mayobo, sans commentaire
Mais Mayobo ne se trompait pas sur la détermination de ses adversaires. Officiellement, le ministre près le Premier ministre se refuse encore à tout commentaire. Quelqu'un a tout de même réagi. On relève que Mayobo a appris la triste nouvelle par voie de presse pendant qu'il attendait que le Conseil de discipline lui transmette le PV de son audition pour signature. La copie du PV ne lui est pas parvenue. Mayobo, dit un membre de son entourage, a été quelque peu surpris de voir que les extrémistes du parti ont mobilisé cadres et militants, brandissant banderoles, calicots hostiles dans le seul objectif de montrer qu'il est vomi à jamais par la base. Les proches de Mayobo voient dans la démarche une façon de l'empêcher d'aller fêter le 48ème anniversaire de l'indépendance du pays à Kananga. On se permet aussi de faire un lien avec le remaniement ministériel annoncé mais qui se fait attendre.
Que va faire Gizenga ?
Le sort de Mayobo est suspendue à la volonté de Gizenga de le maintenir ou pas contre vents et marrées. Deux scénarii sont possibles. Ou bien Gizenga s'incline devant la décision de ceux qui gèrent le parti au quotidien, ou bien il engage un bras de fer. L'un ou l'autre cas ne sera pas sans conséquence.