La persistance de l'insécurité est une façon délibérée d'empêcher le Chef de l'Etat de répondre aux demandes de l'électorat de cette partie de la République démocratique du Congo.
La paix à l'est de RDC ne se dessine pas. Même pas à l'horizon. Les deux provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu sont dans une situation de partition non déclarée. L'autorité de l'Etat n'y est pas seulement absente, mais aussi, tout semble être mis en oeuvre pour qu'elle ne soit jamais instaurée. Pour s'en convaincre, il suffit de suivre les discours et les déclarations de ceux qui se sont mobilisés pour soi-disant aider cette partie de la Rdc à retrouver la paix.
Tout est fait et dit sauf la nécessité urgente de restaurer l'autorité de l'Etat. Et l'Union européenne et la Monuc, et les autres partenaires, tous semblent travailler pour la pérennité de cette situation. Aujourd'hui, tous ces organismes ne choisissent pas leurs interlocuteurs. Ils prennent langue autant avec le gouvernement qu'avec les groupuscules. Diplomatiquement, ces groupes armés se sentent légitimés au point de s'accrocher à ce qu'ils considèrent désormais comme un privilège. On ne sait pas si telle situation est vécue de la même façon dans un autre pays africain ou du monde.
Hier, la communauté internationale expliquait sa compréhension vis-à-vis des groupes armés par le fait qu'il n'y avait pas de légitimité du pouvoir à Kinshasa. Par conséquent, on comprenait que tout le monde se fasse entendre, même les armes à la main, en vue des négociations pour un nouvel ordre politique dans le pays.
Les choses ont changé depuis 2006 à l'issue des élections. Non seulement des institutions sont en place et fonctionnent, mais aussi et surtout, un espace de liberté est dégagé pour l'opposition. Il n'y a apparemment plus de raisons pour que des groupes de citoyens congolais cherchent à recourir aux armes ou à toute autre force pour se faire entendre. Ce qui est inquiétant, ce n'est pas l'existence de ces groupes, mais le mouvement de solidarité et de compréhension que la communauté internationale fait montre vis-à-vis de ces marginaux. Tout se passe comme si on n'avait rien à reprocher à ces groupes armés. Lorsqu'on les rencontre, on se met en position de quémandeur de la paix tout en leur laissant la liberté de dire oui ou non.