Affaire pasteur Ngalasi contre l’archbishop Kutino. La Cour militaire a entendu six témoins à l’audience du mardi 2 septembre 2008. Ceci, pour être éclairé sur certaines zones d’ombre. Tour à tour, la veuve, le beau-père et le bel oncle paternel de feu Maboso sont passés à la barre. Il y a eu aussi la déposition de Marcel Sekeyabe de l’église ‘’La Louange’, la confrontation entre l’épouse du Dr Ngalasi Aggrey et celle du bishop Bompere Mbo.
Dans le cadre de son arrêt avant-dire droit, la Cour militaire de Kinshasa/Gombe – qui statue en appel sur l’affaire qui oppose le ministère public et la partie civile Ngalasi à l’archbishop Kutino et consorts - est arrivée à sa deuxième audience sur la réouverture des débats. La veuve de Maboso, née Nicole Mansanga, est la première à avoir été appelée pour terminer sa déposition de l’audience passée. Donnant les raisons de leur séparation, elle a déclaré ceci : « C’est parce que, pour la première fois de ma vie, j’ai été mise au cachot à cause de lui. J’ai été qualifiée de épouse d’un criminel, un voleur».
Quant à M. Félicien Munongo, père de Nicole Mansanga, il a décrit le policier Maboso comme un homme calme, social. Il ne lui reprochait rien, à part les conflits entre lui et son épouse, devenus monnaie courante. «Combien d’argent avez-vous touché de votre gendre ?».
A cette question de la Cour, ce dernier a répondu que Maboso lui avait versé respectivement 50 et 100 dollars. Et le jour fixé pour le remboursement de la dot, les policiers de section anti-crimes sont venus l’appréhender juste au début de la palabre.
Selon le renseignant Muteba, oncle paternel de la veuve Maboso, ce dernier l’avait cité à la police comme acheteur de sa télévision, du fait qu’il s’imaginait que c’est sa belle-famille qui l’avait livré à la police, en lui tendant un piège sous le prétexte de lui restituer sa dot.
Pour le ministère public, ce témoin était appelé pour prouver à la Cour que non seulement Maboso n’était pas un fantôme, mais que la télévision vendu à son bel oncle Muteba est celle emportée chez le pasteur Ngalasi la nuit de la tentative d’assassinat, dont le commanditaire serait l’archbishop Kutino.
Au cours de cette audience, le pasteur Khonde Mabiala de la Suisse n’a pas comparu. Car la partie civile a éprouvé de difficultés à le faire venir au Congo. A sa place, c’est un certain Marcel Sekeyabe qui s’est présenté.
Ce dernier avait servi de chauffeur à l’hôte suisse du pasteur Ngalasi. La nuit du 5 au 6 décembre 2002, il affirme avoir assisté aux tristes événements.
Mais selon lui, de tous les prévenus, il n’avait reconnu que le jeune Ngandu Junior, du fait que tous les autres étaient cagoulés. « C’est ce petit qui nous avait ligotés, et c’est lui qui nous battait et nous poussait, pendant que son vieux, armé jusqu’aux dents, nous tenait en respect ». C’était là le témoignage de ce fidèle de l’église du pasteur Ngalasi. Témoignage qui n’a pas convaincu Me Lisette Mbiye, avocat de Ngandu Junior.
Pour leur part Mmes Ngalasi et Bompere ont donné des versions différentes sur la visite rendue par le bishop Bompere au pasteur Kutino. Selon Mme Ngalasi, c’est Bompere qui avait sollicité ce rendez-vous par le canal de son beau-frère David Ngalasi.
Mais Mme Bompere a affirmé que c’est plutôt le pasteur Ngalasi qui les avait invités. Ce jour-là, que se sont dit les deux hommes de Dieu ? Aucune de deux femmes n’en était au courant.