Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne (UE) n'ont pas réussi lundi à se mettre d'accord pour envoyer des troupes dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) avant que des renforts des Casques bleus n'y arrivent.
Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a demandé à l'UE de fournir une "force de liaison" alors que l'ONU se prépare à déployer 3 000 Casques bleus supplémentaires.
Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, s'est dit frustré par le manque de consensus parmi les Etats membres de l'UE sur ce sujet.
"Si l'Europe, (avec) ses 500 millions d'habitants, qui sont les populations les plus riches du monde (...), ne peut pas trouver une réponse à une situation qui est tellement cruelle pour tous les Congolais et pour les personnes qui regardent cette situation à la télévision, qu'est-ce que l'Europe sera ?" s'est interrogé M. Kouchner lors d'une conférence de presse.
Aucun pays de l'UE ne veut diriger une telle mission, l'Allemagne et la Grande-Bretagne étant même catégoriquement opposées à toute intervention militaire de l'UE en RDC.
Les ministres des Affaires étrangères ont demandé au chef de la diplomatie de l'UE, Javier Solana, ainsi qu'à la Commission européenne de donner une réponse à la demande de Ban Ki-moon en "termes politiques et techniques", selon M. Kouchner.
M. Solana a indiqué à la presse que la réponse initiale serait connue d'ici à la fin de la semaine. Il a affirmé que la lettre de Ban Ki-moon ne mentionnait aucune demande précise et qu'il avait à analyser cette lettre. Pour sa part, M. Kouchner a indiqué que le secrétaire général de l'ONU demandait 3 000 soldats pour assurer temporairement la sécurité sur le terrain jusqu'à l'arrivée des renforts de Casques bleus.
Les Nations Unies, qui disposent en RDC d'une mission de maintien de la paix forte de 17 000 personnes, envisagent d'envoyer 3 000 Casques bleus supplémentaires dans l'est de ce pays, où les rebelles se battent avec les troupes régulières. L'ONU a besoin de quatre mois pour déployer les renforts.