Les négociations de paix entre le gouvernement de la
République démocratique du Congo (RDC) et le Congrès national pour la
défense du peuple (CNDP) ont débuté lundi à Nairobi, capitale du
Kenya.
Nairobi
La délégation du gouvernement congolais est conduite par par le ministre de la Coopération internationale et régionale Raymond Tshibanda et celle du CNDP par le vice-secrétaire exécutif du mouvement Serge Kambasu Ngeve.
Le ministre kenyan des Affaires étrangères Moses Wetangula a appelé les deux parties belligérantes à "mettre de côté leur différend" et à "réaliser que vous avons un seul Congo, et que la communauté internationale est ici avec vous pour vous encourager et aider".
Pourtant le gouvernement congolais a rejeté les appels pour des négociations directes avec le CNDP du général déchu Laurent Nkunda, lesquelles constituent pourtant une condition des rebelles pour mettre fin au conflit de quatre ans dans l'est de la RDC.
L'ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, désigné envoyé spécial de l'ONU pour la RDC, a indiqué que la solution militaire ne doit pas être une option, appelant les deux parties à ne pas perdre cette opportunité de négociations.
Il a déclaré que les pourparlers visaient à établir un cessez- le-feu durable pour permettre aux agences humanitaires d'apporter leur aide aux régions touchées par les combats.
"Ces négociations donnent une opportunité au gouvernement et au CNDP pour une cessation finale des violences et des hostilités", a- t-il dit.
Les forces du CNDP ont déclaré un cessez-le-feu après avoir avancé jusqu'aux portes de la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu en octobre dernier. Si un calme relatif est revenu dans la province, des accrochages n'ont pas cessé d'être signalés entre le CNDP, la milice Maï-Maï, et les rebelles hutus rwandais.
M. Obasanjo a indiqué que les pourparlers de paix n'étaient fermés ni à personne ni à aucun groupe puisque ce qui est important est d'instaurer la paix dans la région troublée.
Nkunda demande que les négociations portent sur la sécurité et la situation des minorités ethniques, alors que Kinshasa insiste pour que le CNDP revienne autour de l'accord de paix signé entre le gouvernement et plusieurs groupes armés.
Le Rwanda et le CNDP accusent tous deux le gouvernement congolais de ne pas faire assez pour réprimer les rebelles hutus rwandais.
Selon des observateurs, il est possible que le gouvernement congolais accepte, durant les pourparlers de Nairobi, d'engager des actions contre les rebelles hutus rwandais en échange de l'engagement du Rwanda pour qu'il utilise son influence sur Nkunda dans le but de mettre fin au conflit dans l'est de la RDC.
250.000 personnes ont été déplacées par les combats entre les hommes de Nkunda et les forces gouvernementales congolaises depuis le mois d'août dernier, dans la province du Nord-Kivu.