Les négociations entre le gouvernement et le CNDP piétinent à Nairobi. Le médiateur de l’Onu de ces pourparlers, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, a annoncé mercredi soir la suspension des discussions et envoie ce jeudi l’un de ses assistants auprès de Laurent Nkunda, au Nord-Kivu, rapporte radiookapi.net
Deux raisons justifient la décision du médiateur de l’Onu de suspendre les discussions engagées depuis lundi dernier dans la capitale kenyane. Olusegun Obasanjo s’est rendu compte que la délégation du CNDP de Laurent Nkunda n’avait pleins pouvoirs pour engager le mouvement pour la suite du débat. Cette délégation refuse d’adopter les termes de référence discutés et convenus entre les parties. Le premier terme de référence, c’est l’objet même des concertations. La facilitation et la délégation gouvernementale ont un même entendement sur ce point : il s’agit de la résolution de la crise sécuritaire et humanitaire au Nord-Kivu. Mais pour le CNDP, les concertations avec le gouvernement congolais doivent avoir pour objet la crise politique en République Démocratique du Congo, en évoquant notamment les questions sécuritaires de l’Est du pays et de bonne gouvernance. Ce qui revient à dire, estime un analyste sur place à Nairobi, que la délégation du CNDP veut obtenir un dialogue du genre Sun City avec pour conséquence, à terme, le changement des institutions et des animateurs politiques actuels en République Démocratique du Congo.
Deuxième raison de la suspension des travaux, toutes les parties n’ont pas le même entendement du mandat du facilitateur. Pour Obasanjo lui-même, il a reçu de l’Onu le mandat de faciliter la résolution de la crie dans l’Est de la RDC, alors que pour le CNDP, l’ancien président nigérian est perçu comme médiateur d’une crise politique en République Démocratique du Congo.
C’est, donc, pour contourner ces difficultés, que Obasanjo envoie ce jour auprès de Laurent Nkunda, au Nord-Kivu, l’un de ses assistants, le général kenyan, Sam Buya. Pour l’instant aucune réaction de la part de la délégation gouvernementale. Par contre, le CNDP se dit être surpris par la position de la facilitation.
En réalité, explique un autre nalyste à Nairobi, le CNDP a été pris de court par la souplesse de la délégation du gouvernement qui a accepté d’engager le débat sans évoquer le cadre Amani.