Dans une mise au point faite devant la presse, hier au siège de l’agence Bantoo, à l’immeuble Botour, la succession Mobutu déclare que la mesure de prolongation, au 28 février 2009, du gel des avoirs de Mobutu, la surprend et l’étonne d’autant plus que la justice suisse avait déjà autorisé le dégel. Me Lubala Mugisho, agissant pour le compte de Mme Mobutu Ngombo (1er lit) et Me Kashala ka Nashi, pour celui de Nzanga Mobutu (second lit), estiment que la Confédération helvétique a cessé d’être neutre dans le dossier. « Il y a une prise d’intérêt dans le chef du gouvernement suisse qui compte prendre en charge l’avocat désigné pour faire le suivi de ce dossier », accuse la succession.
Ils ont rappelé que depuis 1997, dans le cadre d’une entraide judiciaire à la requête de l’AFDL, la justice suisse avait gelé les avoirs de feu le président Mobutu Sese Seko et de plusieurs de ses proches parents et/ou collaborateurs, logés dans les banques suisses. Jusque-là, la procédure n’a pas abouti du fait de l’incapacité des autorités congolaises d’apporter les preuves des faits allégués.
Durant cette prolongation, la succession Mobutu espère que l’Etat congolais apportera les preuves de l’origine délictueuse de ces fonds. Ils invitent tout Congolais qui a des informations à ce sujet de les apporter à la justice congolaise. Ils estiment que l’on force la Rd Congo à retrouver des preuves qu’elle n’a pu produire depuis 11 ans.
Pour les avocats de la succession, la fameuse fortune de Mobutu n’existe pas dans la forme qu’on voulait lui donner, pour des mobiles obscurs. Selon eux, il y a deux étapes à suivre dans ce dossier. La première consiste à retrouver des preuves de l’existence de cette fameuse fortune et la seconde à prouver que ces milliards proviennent de vols, d’abus de confiance, de détournement des derniers publics, de recel et de corruption.
Ainsi qu’on peut le constater, la bataille juridique entre la succession Mobutu et le gouvernement congolais semble s’engager dans la voie des prolongations, ce que n’apprécient guerre les héritiers biologiques du maréchal défunt.