Où l’on reparle de Mobutu Sese Seko. Feu le maréchal - président ou plus exactement ses avoirs sont au cours de l’actualité. Logés en Suisse, les comptes de l’ancien dictateur zaïrois font problème. Il y a 11 ans dans la foulée de la chute du Maréchal - président, ses comptes à l’étranger - et en particulier en Suisse devraient être confiés à l’Etat congolais. Une longue procédure était enclenchée. Micheline Calmy Rey, en personne, alors Présidente de la Confédération helvétique, avait donné des assurances dans ce sens lors de son passage à Kinshasa.
Voilà qu’avec le rapprochement entre l’AMP et les Mobutu, le dossier semble glisser de l’institutionnel vers l’affectif. En particulier, l’Udemo, parti dont les fils du Maréchal sont fondateurs, paraît avoir du mal à faire le nécessaire distinguo entre Mobutu, père biologique et Mobutu ancien gestionnaire n°1 de la Res publica.
Au fond, la présence de l’Udemo au sein de la coalition gouvernementale ne saurait exonérer le cabinet Muzito de s’assumer par rapport au dossier «avoirs de Mobutu». S’il est établi que les comptes du Maréchal - président contiennent de l’argent du contribuable congolais, rien ne saurait dissuader le gouvernement actuel d’avoir un droit de regard. Une réconciliation nationale qui reposerait sur l’absence de réparation des torts est le meilleur moyen de consacrer l’impunité. C’est justement l’une des raisons pour lesquelles la prédation héritée du mobutisme persiste jusqu’à nos jours.
Cela dit, le Mobutu qui intéresse les Congolais, c’est l’ancien Président de la République. Le Mobutu, père de famille, relève de sa progéniture. Aux uns et aux autres d’éviter la confusion des genres. José NAWEJ