Le débat général s’est clôturé samedi au Sénat sur l’examen du projet de budget de l’Etat pour l’exercice « 2009 », à l’issue de la réplique du vice-Premier ministre chargé de la Reconstruction, Emile Bongeli, représentant le Premier ministre, qui répondait, point par point, à chacune des préoccupations qu’avaient exprimées vendredi les quarante sénateurs ayant intervenu à la tribune de la plénière de cette institution.
La séance du samedi s’est focalisée spécialement sur la réaction du gouvernement face aux critiques émises la veille par les intervenants sous la direction du président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo. Ces critiques ont permis au vice-Premier ministre Bongeli d’annoncer que le gouvernement les prenait en compte dans la mesure où celles-ci pourront bénéficier à la République Démocratique du Congo.
M. Bongeli a réaffirmé, dans ce contexte, la détermination du gouvernement de mettre en œuvre une politique volontariste, en dépit de quelques écueils du moment parsemés sur son chemin mais qui, a-t-il souligné, ne l’empêcheront pas de baliser la voie vers « des lendemains qui chantent pour le peuple congolais ». Il a relevé quelques questions d’ordre général, en particulier la stabilisation macro-économique dont le taux de croissance est devenu positif depuis l’an 2002.
Le vice-Premier ministre a, par ailleurs, annoncé de grandes réformes, bientôt dans des entreprises du Portefeuille de l’Etat, notamment dans le domaine de la Poste et la mise sur pied d’une commission chargée de surveiller l’évolution de la croissance macro-économique.
Le représentant du Premier ministre, affirmant que les cinq chantiers de la République, sont une réalité, a invité ceux qui hésitent à visiter les réalisations en cours à Kinshasa et en provinces pour s’en convaincre, alors que d’autres initiatives le seront au fur et à mesure jusqu’au bout.
Après cette intervention du vice-Premier ministre en charge de la Reconstruction, le président Kengo a clôturé le débat et accordé 48 heures à la commission économico-financière du Sénat d’améliorer le travail final, en prévision de l’adoption du texte de la loi en la matière d’ici le 31 décembre 2008.
Présentation du projet de budget
Ce projet de budget avait été présenté vendredi au Sénat par le vice-Premier ministre Bongeli, qui représentait le Premier ministre Muzito au cours d’une séance marathon sous la direction du président de cette institution, Léon Kengo wa Dondo. Ce projet de budget est arrêté en équilibre en recettes et en dépense à 2.878.707.467.791 FC (Deux mille huit cent soixante-dix-huit milliards sept cent sept millions quatre cent soixante-sept sept cent quatre-vingt-onze francs congolais), tel que parvenu au Sénat.
Il s’en est suivi ensuite un débat général qui a été marqué autant par la qualité que par la pertinence des sujets abordés par les quarante intervenants. Si les uns ont paru afficher une certaine prudence face à un projet de budget présenté, selon lui, encore une fois de plus en retard par le gouvernement, d’autres, par contre, ont quasiment planché en faveur d’une sanction en proposant de repousser l’adoption telle quelle et d’accorder plutôt un crédit provisoire de l’Etat.
La démarche de ces derniers consiste, selon eux, à éviter la précipitation mais à chercher à sauver « les meubles », les justifications du gouvernement faisant foi mais jugées cependant non suffisantes pour en rester là à se contenter d’un budget-plafond proposé alors qu’il y a possibilité de redécouvrir d’autres rubriques à même de générer des fonds supplémentaires. Pour y parvenir, a-t-on soutenu, l’ouverture d’une ligne des crédits serait envisagée pour le mois de janvier 2009, le temps pour les sénateurs d’explorer d’autres possibilités, tranquillement et sans précipitation pendant la tranche de l’actuelle session extraordinaire, d’aider le gouvernement à se doter d’une vraie politique de ses moyens par ce temps de forte crise financière internationale qui n’épargne pas la RDC.
Alors que des considérations de cet ordre ont été brandies, il en fut d’autres qui ont soutenu le rejet pur et simple de ce projet de budget au motif qu’il n’est pas réaliste, tous les paramètres n’ayant pas été explorés pour un pays de la taille de la RDC. D’aucuns ont carrément approuvé ce projet de budget et demandé de l’adopter et qu’à défaut équivaudrait à pénaliser la population qui attend des réponses du gouvernement à ses préoccupations essentielles et actuelles.