Deux ans après l’installation des institutions issues des élections démocratiques, la RDC se recherche encore. Les canons refusent de se taire et des vies humaines continuent à tomber. Au-delà de tout, et malgré tout, l’espoir est au bout du tunnel.
La démocratie congolaise bat de l’aile. Elle évolue en dents de scie et patauge entre l’épée et le pain. L’année 2008 finissante n’aura pas apporté le maximum de sécurité et de paix tant souhaité par les populations congolaises qui se sont pourtant rendues en masse, il y a deux ans, vers les bureaux de vote. Non seulement que les Congolais voulaient légitimer le pouvoir de leurs dirigeants, mais surtout ils aspiraient à une paix durable.
Hélas ! La paix devient une denrée rare, surtout à l’Est du pays. Qui sauvera le Congo ? Qui délivrera le peuple congolais ? Qui le tirera de ce gouffre infernal dans lequel l’ont plongé les seigneurs des guerres, les « faiseurs de paix » et leurs acolytes ?
Assurément, la RDC se trouve à la croisée des chemins de son histoire. Guerre à l’Est – avec toute sa cohorte de misères – crise alimentaire, instabilité monétaire, grogne sociale, infrastructures en mal de fonctionnement, le Vih/Sida… autant de pesanteurs qui attirent le pays à un nivellement vers le bas, au point où le peu d’efforts consentis ici et là pour le décollage s’avère être un coup d’épée dans l’océan.
La situation congolaise est l’une des plus complexes de l’humanité. La RDC présente paradoxalement aujourd’hui une figure de parent pauvre alors qu’il est l’un des pays au monde qui regorgent d’énormes potentialités. Curieusement, sa richesse contraste avec la pauvreté des ses habitants.
En effet, à cause de l’indigence morale, politique et intellectuelle, le peuple congolais, pourtant dynamique, courageux, entreprenant et génial, croupit dans la misère noire, bien qu’assis sur les riches ressources du sol et du sous-sol.
LA PAIX SE GAGNE
La République Démocratique du Congo, nous l’avons dit plus haut, négocie actuellement un tournant historique décisif. Au-delà des élections, c’est tout l’avenir du pays qui se joue en ce moment où différents accords se font et se défont. Les signataires signent aujourd’hui pour renier demain leurs propres signatures. Au grand dame du peuple, l’ultime victime de multiples intérêts bellicistes.
A y regarder de près, la situation dramatique actuelle que traverse le pays devrait interpeller le peuple congolais, l’invitant à exercer sa conscience critique et à s’affirmer comme le seul artisan de son destin afin de prendre date avec l’histoire au sein de cet espace qui n’a plus d’Etat que son nom.
Le peuple congolais doit agir de sorte qu’à partir de ce moment, hic et nunc, la RDC renaisse de ses cendres et marche résolument vers son avenir. Il faut franchir le Rubicon, faire un bond décisif et traverser. Mais, cette « traversée congolaise » vers une destinée meilleure appelle des sacrifices, la discipline et la volonté. A tous les niveaux.
En même temps, la « traversée congolaise » en appelle à la clairvoyance, au sens patriotique et de responsabilité de la classe dirigeante, au lieu qu’elle continue à se fourvoyer dans des manœuvres dilatoires et machiavéliques de conservation du pouvoir par la recherche d’intérêts mesquins.
Il faut, à tout prendre, former des lobbyings et posséder un leadership très fort afin d’arracher la paix. A tout prix. Cet élan de nationalisme, nul ne doit l’attendre ou l’exiger de personne. Tout le monde doit se le cultiver et se l’approprier, en se transformant en un « soldat de la paix ». Quitte à mourir l’arme à la main. Il semble que « la paix se gagne ».