Principal parti de l’opposition parlementaire, le MLC n’a pas attendu longtemps pour réagir à la plénière de l’Assemblée provinciale du Katanga tenue hier à Lubumbashi. Au cours de cette plénière, le Parlement provincial, précise le communiqué du MLC, a lancé un ultimatum de 48 heures à tous les Députés nationaux et Sénateurs originaires du Katanga signataires de la pétition relative à la convocation de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale. Les élus nationaux de la province cuprifère sont sommés endéans ce délai de retirer leurs signatures de ladite pétition.
Il n’en fallait pas plus pour que le Secrétaire général du MLC monte sur ses grands chevaux et crie au crime de lèse-République. Le parti cher à François Muamba condamne ce qu’il considère comme une atteinte aux valeurs républicaines et s’en remet au Chef de l’Etat en sa qualité de Garant de la constitution et du bon fonctionnement des institutions de la République. Réaction du premier parti de l’opposition républicaine.
COMMUNIQUE DU MLC
C’est avec consternation que le MLC a pris connaissance des propos tenus en ce jour par le Président de l’Assemblée Provinciale du Katanga, l’Honorable KYUNGU WA KUMWANZA et de la décision prise par la plénière de ladite Assemblée.
En effet, le président de cette Institution et ses membres ont pris les décisions inouïes ci-dessous:
1. La plénière de l’Assemblée du Katanga a décidé d’accorder un ultimatum de 48 heures à tous les Députés nationaux et Sénateurs originaires de cette province et signataires de la pétition demandant la convocation de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale, demande pourtant conforme à l’article 116 de la Constitution, de retirer leurs signatures de ladite pétition.
2. Les Députés nationaux originaires du Katanga qui ne se seraient pas soumis à cet ultimatum ne doivent plus mettre leurs pieds au Katanga.
A ce sujet, le MLC déclare ce qui suit:
1. La signature d’une pétition pour demander la convocation d’une session extraordinaire de l’Assemblée Nationale procède de l’exercice d’un droit constitutionnel reconnu à tout Parlementaire par l’article 116 de notre Constitution, et ne constitue donc pas une infraction.
2. La liberté de circuler sans restriction ni entrave sur l’ensemble du territoire national est un droit garanti par la Constitution de la RDC à tout citoyen en général (article 30) et aux Députés et Sénateurs en particulier (article 109).
En considération de tout ce qui précède:
- Le MLC condamne avec la dernière énergie cette violation intentionnelle de la Constitution par le Président de l’Assemblée Provinciale du Katanga et s’indigne des propos irrévérencieux et totalement irresponsables de ce dernier à l’endroit des signataires de la pétition sus évoquée.
- Le MLC s’inquiète de cette énième dérive qui met en danger le pacte républicain qui lie le MLC aux autres partis politiques et Institutions de la République; pacte qui est le soubassement de l’engagement du MLC à jouer le jeu démocratique, à la seule condition, que toutes les parties prenantes respectent les règles du jeu.
- Le MLC interpelle le Président de la République, Chef de l’Etat en sa qualité de Garant de la Constitution et du bon fonctionnement des Institutions de la République; pour qu’il mette fin aux violations délibérées et répétées, par les membres de sa famille politique, de la Constitution et des autres textes légaux et réglementaires qui régissent le pays.
- Le MLC prend à témoin la communauté nationale et internationale au sujet de ces menaces proférées contre les Députés nationaux et Sénateurs par le Président de l’Assemblée Provinciale du Katanga, et attire leur attention sur les conséquences graves qui pourraient en découler, au moment même où le pays tente laborieusement de se sortir du bourbier de la guerre à l’Est.
- Le MLC réitère son engagement à contribuer à l’avènement d’un Etat de droit dans notre pays.
Fait à Kinshasa, le 12 février 2009.
«Avec Dieu nous vaincrons.»
François Muamba
Secrétaire Général