Le franc congolais a repris sa descente aux enfers face aux principales devises (dollar et euro), en dépit des mesures gouvernementales d’il y a deux mois, qui avaient permis à la monnaie congolaise de remonter au taux de 650 FC le dollar, après avoir atteint plus de 900 FC pour un dollar, constate-t-on sur le marché.
Mercredi, le taux a franchi la barre de 800 francs congolais pour un dollar américain sur le marché noir, entraînant du coup une flambée des prix des biens de consommation.

Ainsi un sac de cossettes de manioc ou de maïs, aliments de base de la majorité des Congolais, se négocie actuellement entre 45.000 et 47.000 FC, soit une augmentation de plus de 30% par rapport au mois de décembre 2008, un bidon d'huile de palme à 15.000 FC contre 9.000 il y a deux mois, et un sac de riz de 25 kilos à 24.000 FC contre 19.000 FC, début février.

Un carton de poisson « chinchard » (mpiodi en langue nationale), très prisé dans le pays, est vendu actuellement à 40.000FC contre 30.000 FC fin décembre, et « l’ouragan » frappe ainsi indistinctement tous les produits, même locaux, de consommation courante, vestimentaires ou industriels.

Début janvier, le gouvernement et la Banque centrale du Congo avaient pourtant pris une série de mesures, dont un relèvement du taux directeur d'intérêt par paliers de 28 à 63, pour juguler la crise, mesures qui avaient porté leur fruit.

Mais selon les experts, les interventions de la Banque centrale ont eu pour effet collatéral de réduire ses réserves en devises étrangères pendant que le pays lui–même, qui se relève à peine d’une longue guerre civile et régionale, est touché de plein fouet par la crise économique mondiale et la chute des cours de ses matières premières. Le gouvernement de la République est actuellement concentré sur la recherche de mesures appropriées pour stabiliser la monnaie et soutenir l’économie.