Le passage du président de la République à Mbandaka n’a pas manqué de soulever des interrogations sur la désignation ou non d’un nouveau gouverneur. La procédure est loin d’être claire.
Par 63 voix contre 35, José Makila a été évincé de la tête de la province de l’Equateur. L’Assemblée provinciale, l’organe qui l’avait élu, l’avait également destitué. Mais, l’euphorie qui a suivi la destitution de José Makila se trouve confronter à la rigueur de la procédure. Le gouverneur évincé ayant introduit un recours auprès des instances judiciaires, le ministère de l’Intérieur s’est contenté de désigner le gouverneur intérimaire, la nature ayant horreur du vide. En attendant de clarifier la situation, la CEI qui devrait organiser un scrutin est bloqué dans son élan.
Pendant ce temps, des postulants ne se cachent plus, et des ambitions explosent. Les unes fantaisistes, les autres sérieuses. Toutefois, le dernier mot reviendra à l’Assemblée provinciale. C’est ainsi que des gestionnaires véreux, que tous croyaient définitivement enterrés, tentent de revenir au devant de la scène pour concourir à la succession de José Makila. D’aucuns redoutent le retour à la Zorro des zombis. Des hommes connus pour leurs frasques, à l’époque de règne de l’impunité mobutiste, au détriment du Trésor public notamment dans l’administration fiscale, se signalent. L’AMP, qui a juré de récupérer ce gouvernorat pour des raisons évidentes, compte présenter ces derniers comme candidats indépendants.
Un autre fossile qui tente de remonter à la surface fut cadre à la présidence sous Mobutu. Impopulaire, il a assiégé les députés provinciaux, distillant le venin en souffrance depuis des années contre ses adversaires. Au même moment, la liste s’allonge avec un dinosaure, ancien commissaire d’Etat, commun diviseur de l’Equateur qui tient à s’actualiser.
Les députés provinciaux qui n’entendent pas discriminer les différents candidats sur base de leur âge, ne pensent pas moins cependant, que ce type de personnage serait utile à la nation et à la province ailleurs qu’à la tête de la province de l’Equateur. Cette province a tant souffert, estime la majorité de députés provinciaux à cause de la boulimie de ses propres fils jouisseurs. «La province est en quête d’images de marque», a confié l’un d’entre eux.
Le choix judicieux
Depuis la défenestration de José Makila, la famille politique du chef de l’Etat a effectué des percées significatives à l’Equateur. D’ailleurs, il faut noter que tout est possible, après la nouvelle configuration de l’Assemblée provinciale, après le vote contre José Makila. Le mot d’ordre du MLC n’avait pas été suivi. Un signal fort !
L’atomisation de l’électorat parlementaire, à travers l’émiettement des voix cachent peut être une opération d’extorsion des fonds de la part de certains cadres de l’AMP/Equateur. Des candidats drainant une réputation d’infréquentables en la matière de gestion, notoirement connu pour leur propension à puiser dans les caisses de l’Etat méritent être écartés, à l’avance de la course. L’AMP ne peut se permettre la naïveté de s’investir en eux face à une Assemblée provinciale qui a démontré qu’elle ne marchait pas avec les adeptes des détournements.
Le vote contre José Makila devrait obliger à une plus grande lucidité. Bien plus, l’interpellation initiée contre l’actuel gouverneur intérimaire devrait contraindre à la recherche d’un oiseau rare. Des députés provinciaux contactés affirment qu’ils sont parés à toutes les éventualités.
D’autre part, ils promettent un cinglant échec au MLC dans le cas où le choix opéré n’entrerait pas dans une dynamique de sortir la province de la mauvaise gestion, œuvre de ses propres filles et fils. Le candidat attendu de tous les protagonistes doit répondre à des critères stricts de moralité, de bonne gestion et de rassembleur. Tous les partis ou regroupements politiques prétendant à la direction de la province de l’Equateur sont avertis.
Le MLC ne doit pas se gonfler d’une victoire acquise à l’avance. Le parti du gouverneur en disgrâce doit intégrer dans ses calculs l’éventualité d’un revers à l’instar de Kinshasa. Cela est possible d’autant que leur gestion de la province a été sanctionnée négativement par les représentants du peuple.
L’AMP qui est en embuscade, se ferait fort de présenter un candidat au profil souhaité par les députés pour renverser la tendance à son profit. C’est cela la démocratie, c’est aussi le respect dû aux électeurs qui ont le portrait robot de leur gouverneur. A bon entendeur, …