Dans un rapport couvrant la période allant de janvier 2008 à mars 2009 et rendu public mardi dernier au cours d’un point de presse, Asadho considère que l’Etat de droit est mis à l’épreuve en RDC.
Le rapport de l’Association africaine de défense des droits de l’homme relève que l’année 2008 a marqué le retour de « tous les travers anti-démocratiques tels que la confiscation des libertés publiques et individuelles, la corruption, la concussion, le détournement de deniers publics, avec à la clé la restauration tacite d’un Etat non respectueux des droits de l’homme ».
Le document met en exergue la tendance à exclure de la sphère de la gestion de l’Etat « des segments de la communauté nationale se réclamant d’une autre vision quant au fonctionnement de l’Etat et la vaste campagne de diabolisation et d’intimidation » à l’encontre de tous ceux qui se sont permis d’afficher une attitude critique et « constructive » vis-à-vis des politiques publiques secrétées par la majorité au pouvoir.
Asadho cite dans ce cas quelques chaînes de radio et télévision, des personnalités politiques et de la société civile attaquées pendant la période allant de janvier 2008 à mars 2009, qui ramène à la surface cette réalité. Cette Ong des droits de l’homme évoque également le cas des forces de sécurité qui ne se sont pas embarrassées « d’attenter tantôt aux bâtiments et matériels de certaines chaînes de télévision et radio (Molière TV, Global TV…), à l’intégrité physique des journalistes ou aux défenseurs des droits de l’homme et leurs bureaux, dont le seul tort aura consisté à permettre une expression plurielle sur la gestion du pays ou d’être porteurs d’un autre discours face à celui tenu par le gouvernement. Ce dernier a, à plusieurs reprises, soit entravé, soit interdit, soit fait disperser des manifestations pacifiques des associations de défense des droits de l’homme et des groupes démocratiques en les accusant faussement « de perturbateurs de l’ordre public ».
Ce rapport qui n’aborde pas la situation dans l’Est de la RDC, stigmatise la recrudescence des arrestations arbitraires et la pratiques des tortures et autres traitement dégradants et plaide pour la fermeture de tous les lieux de détention qui échappent au contrôle de l’autorité judiciaire.