Plus de 100.000 civils congolais ont été déracinés dans la province instable du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) ces sept dernières semaines après des raids menés par des rebelles ayant récemment combattu les armées du Rwanda et de la RDC, selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
Une série d'attaques concertées menées par les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) contre des villageois de Luofu, de Kirumba, de Kanyabonga et de Kayna près de Lubero, à 170 km au nord de Goma, ont provoqué la mort et la destruction et ont causé un déplacement de population incessant, ajoute le HCR.
Selon les autorités locales, les FDLR ont mené un raid sur le village de Luofu près de Lubero vendredi, tuant deux adultes et cinq enfants et brûlant 255 cases. Les FDLR auraient encerclé la ville de Kirumba depuis dimanche, en menaçant d'y entrer.
De nombreux déplacés se cachent dans la forêt et se trouvent sans aucune assistance. Dans le même temps, les agences humanitaires sont dans l'impossibilité de distribuer des biens de secours essentiels à cause des attaques imprévisibles et des déplacements de population qui s'ensuivent. Un autre facteur s'ajoute à l'insécurité qui règne en RDC: il s'agit de la tactique adoptée par les FDLR consistant à attaquer des véhicules commerciaux sur la route principale reliant Lubero à Goma dans le sud, vers Beni dans le nord et vers la frontière ougandaise dans l'est.
Les FDLR ont intensifié leurs attaques de représailles contre les civils dans le Nord-Kivu après que les forces armées de la RDC et du Rwanda aient mis fin à leur offensive militaire conjointe contre le groupe rebelle il y a sept semaines.
Les FDLR comptent essentiellement des Rwandais hutus qui sont arrivés en RDC suite au génocide de 1994 au Rwanda.
Avec cette dernière éruption de violence, le HCR estime que plus d'1,4 million de personnes dé placées se trouvent actuellement dans l'est de la RDC. Parmi elles, environ un million ont été contraintes à fuir leurs maisons dans la seule province du Nord-Kivu, en proie à des troubles, à cause des combats incessants, de l'anarchie généralisée, des pillages, des destructions de maison et des camps, des assassinats et des viols.