La grogne à la Gécamines a atteint son paroxysme avec le débrayage, à partir de ce lundi, dans toutes les directions de cette entreprise minière disséminées dans la province du Katanga, y compris le siège de la capitale. Dans toutes ces directions, les agents réclament au moins 45 mois d’arriérés de salaires et estiment que le gouvernement peut bien éponger leurs dus avec les pas de porte qu’auraient déjà versés la partie chinoise dans le cadre d’un partenariat, rapporte radiookapi.net
Ces travailleurs de la Gécamines sont d’avis que le gouvernement congolais asphyxie leur entreprise. D’après eux, la RDC aurait déjà perçu les pas de porte des Chinois, et qu’au moins 100 millions de dollars américains de ce fonds, reviendraient de droit à l’entreprise. L’ultimatum lancé ayant expiré, ils en sont ainsi arrivés à cette extrémité en débrayant. « Ces pas de porte, on nous les a promis, ça fait belle lurette. Tout le temps, c’est reporté… L’argent est là, on vous va vous payer aujourd’hui, demain…C’est ainsi que nous sommes arrivés à bout de patience », a expliqué, à partir de Kinshasa, le délégué syndical des travailleurs, M. Otsha Chem Jerito. « Les gens en ont ras-le-bol et sont dehors. Ici, à Kolwezi, partout, les gens n’ont pas travaillé », a-t-il poursuivi, ajoutant que les agents attendent aussi le salaire de mars et avril 2009. « Nous avons supporté quatre ans sans salaire, nous n’étions jamais sortis dehors. Mais le pas de porte, nous l’attendons de pied ferme, il faut que nous le touchions au courant de la semaine », a souligné le délégué syndical.
De son côté, le ministre des Mines du gouvernement central, Mathieu Kabwelulu, a effectué ce même lundi au siège administratif de la Géacamines situé dans l’immeuble ex-Sozacom, à Kinshasa, pour tenter d’apaiser la tension. Il a, d’une part, rassuré que la paie des agents de la Gécamines est en vue, tout en indiquant, d’autre part, que le pas de porte des Chinois n’était pas encore versé.
« Dès que le pas de porte est là, nous allons voir comment il faut satisfaire les travailleurs et payer, tant soi peu, les arriérés qu’ils réclament. Je voudrais que les agents de la Gécamines comprennent que la crise est là. Elle n’a pas épargné la Gécamines, et je demande à la Gécamines de faire tout pour qu’il y ait la production. Absolument. Parce que les pas de porte, ce sont des fonds ponctuels, les pas de porte ne viendront pas tous les jours, c’est sur la production qu’il faut compter », a expliqué le ministre des Mines.