Rien ne va plus dans la province de l’Equateur après la motion de défiance contre la gouverneur José Makila Sumanda votée par l’Assemblée provinciale, motion qui, du reste, a été annulée par l’arrêt de la Cour d’appel de Mbandaka. Cette situation née au lendemain de la décision unilatérale des Députés provinciaux, interpelle aujourd’hui les Sénateurs de la province de l’Equateur qui se sont prononcés sur ce qu’ils appellent ‘‘la crise institutionnelle de la province’’. Sans prendre partie, les Sénateurs de l’Equateur déplorent les actes ayant entraîné la crise institutionnelle qui a élu domicile avec une incidence négative sur la gestion de la province et sur les conditions de vie de la population. Dans une déclaration politique dont Forum des As publie l’intégralité ci-dessous, les Sénateurs de l’Equateur sont contre la fracture découlant du malaise entre l’Assemblée provincial et le Gouvernement provincial.
DECLARATION POLITIQUE DES SENATEURS DE LA PROVINCE DE L’EQUATEUR SUR LA CRISE INSTITUTIONNELLE DE LA PROVINCE
Au cours de leur réunion mensuelle qui a eu lieu ce dimanche 31 mai 2009, les Sénateurs du Groupe Provincial/Equateur, après quatre mois d’observation et de multiples conseils prodigués aux uns et aux autres, se sont appesantis sur la situation confuse et dangereuse qui prévaut au sein du Gouvernement provincial et de l’Assemblée provinciale de l’Equateur.
Après débats et délibérations, le Groupe Provincial de l’Equateur au Sénat relève et dénonce les faits ci-après :
1. la désignation, par le Ministre de l’Intérieur, du Vice-Gouverneur Jean-Claude BAENDE comme Gouverneur intérimaire, au lendemain de la motion de défiance contre le Gouverneur José MAKILA alors que celle-ci entraînait de droit la chute de tout le Gouvernement provincial conformément aux dispositions des articles 31 et 42 de la loi n° 8/12 du 31 juillet 2008 portant principes fondamentaux relatifs à la libre administration des provinces ;
2. la confusion dans la gouvernance de la province, ainsi délibérément créée par l’acte ministériel susévoqué et orchestrée par les inimitiés profondes qu’entretiennent le Gouverneur José MAKILA et le Vice - Gouverneur Jean-Claude BAENDË;
3. la fracture, qui en découle, de l’opinion en général et des membres de l’Assemblée provinciale en particulier, en deux camps, rivaux, diamétralement opposés, l’un favorable à Monsieur José MAKILA et l’autre à Monsieur Jean-Claude BAENDE.
Cette fracture paralyse le fonctionnement de l’Assemblée provinciale, notamment en l’empêchant d’obtenir le quorum pour siéger valablement et de contrôler la gestion de l’exécutif provincial. Cette situation sciemment entretenue vicie l’atmosphère générale au sein de la population de la province de l’Equateur;
4. l’exacerbation d’un climat d’insécurité dont sont victimes les Députés provinciaux dans la ville de MBANDAKA, depuis la dernière interpellation du Vice-Gouverneur BAENDE par l’Assemblée provinciale, pour détournement des deniers publics, dont il a avoué les faits pour lesquels il a été ensuite absout, arguant son inexpérience dans la gestion de la chose publique ;
5. le remaniement du Gouvernement provincial opéré de manière irrégulière par le Vice - Gouverneur BAENDE alors qu’il n’a pas qualité, provoquant ainsi une crise profonde entre les ministres du Gouvernement provincial scindé en deux groupes : l’un composé de quatre ministres jouissant des faveurs du Vice -Gouverneur, tandis que les six autres abandonnés à leur triste sort ;
6. les détournements des deniers publics à répétition plaçant la province dans un registre de gestion scabreuse et calamiteuse ;
7. les tergiversations et la lenteur de la Justice à dire le droit, frisant une procédure dilatoire et créant une psychose dans le chef de la population qui l’accuse de déni de justice et d’être à la solde des intérêts politiciens.
Face à cet imbroglio caractérisé, nous, Sénateurs de la province de l’Equateur, prenons la position suivante :
1. nous déplorons et condamnons les actes ayant entraîné la crise institutionnelle qui a élu domicile à l’Equateur, avec une incidence négative sur la gestion de la province et sur les conditions de vie de la population ;
2. nous demandons à la Justice de rendre son verdict définitif pour permettre à la province de l’Equateur de fonctionner convenablement à l’instar des autres provinces du pays, à travers ses organes légitimes et de garantir la stabilité des institutions, étant entendu que la crise actuelle de l’Assemblée provinciale est la conséquence logique de la lutte pour la gouvernance de la province, et qu’aucune réconciliation durable découlant de la solution à cette crise ne saurait être obtenue, sans s’attaquer à la cause qui l’a produite ;
3. nous demandons au ministre de l’Intérieur de prendre toutes les dispositions nécessaires pour le retour de la paix et de la tranquillité dans la province ;
4. nous appelons les forces extérieures à la province de se garder des manipulations funestes et prédatrices susceptibles de compromettre l’élan au redressement de la province de l’Equateur;
5. nous appelons les forces politiques provinciales à se mobiliser pour privilégier l’intérêt supérieur de la province ;
6. nous appelons la population de l’Equateur et particulièrement sa société civile à demeurer vigilantes contre tout comportement de nature à compromettre la concorde et l’harmonie entre les filles et fils de la province;
7. enfin, nous en appelons à la responsabilité politique des Députés provinciaux, eu égard au mandat politique qu’ils ont reçu du peuple d’œuvrer pour Développement intégral.
Fait à Kinshasa, le 31 mai 2009.
Pour le Groupe Provincial / Equateur du Sénat.
LE BUREAU
01. ADAMBU LOMANISA, Président
02. BONGONGO IKOLI, Vice-Président
03. PENDJE DEMODETDO, Rapporteur
04. MASIKINI ADONGBA, Rapporteur Adjoint