BUNIA, le 15 avril (IRIN) - Les 416 miliciens des Forces armées du peuple congolais (FAPC) qui détenaient encore des armes les ont restituées mercredi aux forces des Nations unies, entamant ainsi le démantèlement effectif du mouvement et contribuant aux efforts de pacification du district de l'Ituri dans la région nord-orientale de la République démocratique du Congo (RDC).
«Il n'existe plus de FAC, ce groupe est devenu une histoire du passé», a déclaré le Colonel Kwaje Duku, responsable de la Commission nationale de désarmement (CONADER) mise sur pied en Ituri par le gouvernement.
Les miliciens fidèles à Jérome Kakwavu-Bukande se sont rendus à Mont Awa, à 25 kilomètres d'Aru en nord Ituri. Ils ont désormais le choix entre rejoindre le programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR) et retourner à la vie civile, ou intégrer l'armée nationale congolaise.
Selon les FAPC, 2014 miliciens ont été désarmés, dont 251 enfants soldats. Après avoir été inscrits au programme DDR, les combattants adultes seront dirigés vers Aru où des vivres leur seront distribués. Ils séjourneront ensuite pendant quatre jours dans des camps de transit où, après une séance d'information, ils pourront choisir librement entre l'intégration dans l'armée congolaise ou le retour à la vie civile.
Certains miliciens ont choisi de fuir plutôt que de restituer leurs armes, explique Elongi Mabe, un ex-combattant désarmé à Mont Awa mercredi.
«Il y a quelques récalcitrants qui n'ont pas voulu désarmer, ils se sont enfuis en Ouganda et au Soudan, d'autres ont enterré leurs armes dans les villages», a-t-il dit.
Selon Duku, ce sont des cas isolés et les coupables seront traités comme des bandits.
Lors d'une conférence de presse tenue mercredi dans la capitale Kinshasa, Jean-François Collot d'Escury, le chef d'état-major des forces militaires de la mission de l'Onu en RDC (MONUC), a indiqué que l'Onu savait que certains combattants fuyaient ou se cachaient, mais que ceux-ci seront poursuivis.
«Nous allons les poursuivre», a déclaré Collot d'Escury.
En mercredi dernier, 10 020 ex-combattants des différents groupes armés ont été inscrits au programme DDR en Ituri, indique la MONUC, mais 2000 miliciens n'ont pas encore déposé leurs armes. Au moins sept milices sont actives en Ituri.
A Bunia, la ville principale d'Ituri, le porte-parole de la MONUCà Bunia, Mohammad Abdul Wahab, a fait remarquer que le programme de désarmement se poursuivra bien après le 1er avril, date limite prévue pour la restitution des armes.
Plusieurs enfants de moins de 18 ans figuraient parmi les miliciens qui se sont présentés volontairement sur le site de désarmement de Mont Awa, même s'ils n'étaient pas tous des combattants. Plutôt que des «hors-la-loi», ils sont considérés comme des mineurs pris en otage par les milices.
Ces enfants ne sont pas des enfants soldats et sont traités comme des «mineurs associés aux groupes armés». Ils assumaient souvent le rôle de cuisiniers, de porteurs ou même «d'épouses» pour les miliciens adultes.
Parmi eux, Mama Safi, une fille mère qui a rejoint Mont Awa mercredi. Elle ignore où se trouve le père de son enfant.
«J'ai une fille qui est orpheline, séparée de son papa au cours d'un raid des népalais», a-t-elle confié.