Le double assassinat du journaliste Franck Ngyke et de son épouse a occupé le devant de la scène ce mercredi 3 mai 2006 à Kinshasa, à l'occasion de la célébration de la journée internationale de la presse. S'exprimant à ce sujet, le ministre de l'Information et Presse et porte-parole du gouvernement a confirmé la poursuite de l'enquête au niveau des instances judiciaires. Mais le président de l'ONG Journaliste en Danger (Jed) qui s'est confié à radiookapi.net, a exprimé quelques inquiétudes.
Le ministre Henri Mova Sakanyi a affirmé que la procédure judiciaire était en cours. Il a toutefois souligné l'indépendance et la liberté du pouvoir judiciaire en cette matière par rapport à l'Exécutif. « Il (Ndlr : le pouvoir judiciaire) est en train d'élaborer sa démarche selon les prescrits de la loi?En matière pénale, les démarches sont longues, surtout lorsqu'il y a eu un crime aussi spectaculaire comme celui qui est arrivé au couple Ngyke », a indiqué le ministre.
M. Mova a fait savoir que la procédure judiciaire prend du temps pour avoir les meilleures informations possibles afin que le procès public soit digne. Sinon, a-t-il dit, on risque d'assister à une parodie de justice qui ne ferait pas le bonheur des journalistes.
Pour sa part, Donat Mbaya, président du Jed s'est réjoui de l'information donnée par le ministre. « Mais Jed est inquiet par rapport à la procédure. Nous assistons à deux procédures différentes. Il y a une procédure au niveau de l'auditorat militaire de Kinshasa Matete et il y a une autre au parquet général de la République», a-t-il dit. Tout en prenant le ministre au mot, le président du Jed espère que l'enquête se poursuivra effectivement et sérieusement.
Dans le même contexte, il a rappelé la promesse que le chef de l'Etat a faite à Jed et à Reporters sans frontières le 9 mars dernier sur la tenue d'un procès avant les élections. Or, l'on sait que les élections sont fixées au 30 juillet, Jed attend fermement qu'il (le procès) puisse au moins commencer, a conclu M. Mbaya.