La répression de la marche de mardi continue à défrayer la chronique dans la capitale congolaise. Anatole Matusila, candidat président de la République, soutient qu'au regard de la nouvelle constitution du pays, il n'était pas nécessaire de demander une autorisation de l'Hôtel de ville de Kinshasa. Il suffisait aux organisateurs d'informer l'autorité urbaine, ajoute-t-il. Dr Matusila appelle la population à la vigilance afin d'éviter les irrégularités dans l'organisation des élections, rapporte radiookapi.net
Dr Matusila accuse le pouvoir d'étouffer la liberté de manifestation en «se réfugiant derrière une constitution qui est abrogée». «Selon que cela l'arrange, le pouvoir recourt aux dispositions de la nouvelle constitution. Nous sommes dans quel Etat si nous n'avons plus les mêmes repères», se demande-t-il.
Selon ce candidat à la présidentielle, on ne demande plus l'autorisation, mais on informe l'autorité en respectant le délai. Il appartient à cette autorité de prendre toutes les dispositions pour encadrer la masse, soutient-il, avant de confirmer que lui et ses collègues candidats ont écrit à l'autorité pour l'informer sur l'organisation de la manifestation.
Pour ce médecin, le droit de manifester est inscrit dans la constitution. «Nous continuons à dire que ces élections sont une véritable mascarade. Nous allons nous réunir pour prendre des décisions qui s'imposent. S'il nous est impossible d'utiliser tous les moyens conformes à la démocratie, nous irons jusqu'à demander à notre base de boycotter ces élections», conclut-il.
radiookapi.net a tenté en vain de joindre le gouverneur de la ville de Kinshasa et le ministre de l'Intérieur. Contacté au sujet des victimes de cette manifestation, l'Hôpital général de Kinshasa confirme avoir reçu une dizaine de blessés dont un grave.
Pour rappel, une dizaine de candidats à l'élection présidentielle ont organisé une marche pacifique sur le boulevard du 30 juin. Par cette manifestation, ils voulaient demander plus de transparence dans l'organisation des élections. Mais la marche a été violemment réprimée par la police qui a soutenu que la marche n'était pas autorisée. Les policiers ont tiré quelques coups de feu en l'air et lancé des grenades lacrymogènes. Il y a eu des blessés. Une personne a eu une main éclatée.