Alors que certains candidats contestent la régularité du scrutin du 30 juillet 2006, le président du Comité International des Sages* Joachim Chissano, les invite à le faire selon le cadre légal et reste optimiste quant à la création d’un consensus sur l’acceptation des résultats.
INTERVIEW
Des candidats à l’élection présidentielle contestent la validité du scrutin, quelle est votre réaction?
Ce sont les instances électorales qui réagiront à ces contestations. Notre Comité attend leur réaction. Nous déciderons alors si nous devons intervenir. Pour l’heure, les observateurs sont mieux placés pour commenter. Nous pouvons cependant donner notre avis sur la manière dont ces contestations doivent être discutées: cela doit se faire dans l’ordre, dans la paix et selon la loi.
Après vos premières rencontres avec les candidats, pensez-vous que l’autorité morale du Comite des Sages suffira pour influer sur leur comportement et assurer une fin de processus pacifique?
Nous en sommes persuadés. Tous ceux que nous avons contactés ont exprimé leur joie de nous voir ici et pensent que ce Comité jouera un rôle essentiel. Nous avons le sentiment que cette autorité se fait d’ores et déjà sentir.
Des pressions diplomatiques seront-elles nécessaires pour accompagner vos efforts de médiation?
Je n’ai jamais favorisé les pressions. Il faut persuader sans menacer. Tous les acteurs doivent savoir que nous sommes à leurs côtés pour les aider. Nous devons essayer de créer un climat de confiance entre les différentes parties pour atteindre un consensus. Menaces et pressions risquent au contraire de diviser davantage la nation. Les pressions ne sont pas la solution.
Elles peuvent figer dans leurs positions certains acteurs, qui auraient été prêts aux concessions, par peur d’apparaître «inféodé à l’étranger». Certes, il est des cas extrêmes où il devient nécessaire d’exercer des pressions, mais nous ne sommes pas encore dans cette situation en République démocratique du Congo. Je ne crois pas que des pressions seront nécessaires.
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* Ce Comité est né à l’instigation des cinq Institutions d’appui à la Transition en RDC – Commission Electorale Indépendante, Haute Autorité des Medias, la Commission Vérité et Réconciliation, l’Observatoire National des Droits de l’Homme et la Commission d’Ethique et de Lutte contre la Corruption -, avec l’appui du Président de la Commission de l’Union Africaine et du Secrétaire général des Nations Unies.