Alors que la fièvre des résultats électoraux s’empare de certains média et candidats congolais, les autorités électorales lancent un rappel à l’ordre et dénoncent une «violation flagrante de la loi électorale».
Bien que la loi interdise aux média ou candidats de diffuser leurs propres compilations de résultats partiels, certains n’ont pas attendu pour publier des «tendances» et annoncer des vainqueurs prématurés.
Dans un communiqué conjoint, la Haute Autorité des Médias et la Commission Electorale Indépendante, ont dénoncé cet «exercice périlleux» et interpellé ces média sur «le sens de leurs responsabilités qui ne les autorise pas mettre en danger le processus électoral et l’avenir de la nation». Ces institutions d’appui à la démocratie ont enfin menacé de sanctions «allant jusqu'à la fermeture» les média récidivistes.
Le Comité International d’Accompagnement de la Transition (CIAT), s’est dit également préoccupé par «l’exploitation abusive par certains média et acteurs politiques de résultats partiels et incomplets [qui] sème le trouble dans l’esprit des citoyens et pourrait porter atteinte à l’ordre public». Le CIAT rassemble les partenaires internationaux qui appuient le processus de transition démocratique congolais.
La CEI, seule habilitée par la loi électorale à publier les résultats provisoires des élections, a ainsi estimé que les résultats des élections présidentielles pourraient ne pas être disponibles avant le 20 août. Les résultats des élections législatives seront publiés graduellement par circonscription, lorsqu’ils ont auront été consolidés à l’échelle de cette circonscription.
Les élections présidentielles se déroulant à l’échelle d’une circonscription qui couvre tout le territoire congolais, la CEI a donc décidé de ne pas publier de résultats partiels pour les présidentielles et de ne proclamer que des résultats complets.
Les résultats individuels des 50,000 bureaux de vote sont en train d’être acheminés vers les 62 centres locaux de compilation des résultats de la Commission Electorale Indépendante (CEI), où ils seront consolidés avant publication. Cette opération technique de consolidation est toujours en cours, en présence de témoins des partis politiques et d’observateurs électoraux. Le processus pourrait durer quelques semaines.
Les résultats provisoires publiés par la CEI pourront ensuite être éventuellement contestés par les candidats auprès des juridictions compétentes (la Cour suprême pour les élections présidentielles, les Cours d’appel pour les élections législatives), qui seront ensuite seules habilitées à proclamer les résultats définitifs.