Le Comité International des Sages* assiste en tant de conseiller et médiateur au processus électoral en RDC. Nous avons interviewé le président du Comité, l?ancien président du Mozambique, Joaquin Chissano, qui a parlé de ses impressions du processus jusque là.

Interview


Quelle est l?impression générale du Comité Internationale des Sages en ce qui concerne les élections?

Le processus électoral consiste de trois phases principales: la campagne, les élections mêmes et maintenant la phase de compilation et de l?estimation des résultats.
En ce qui concerne la première phase, le Comité n?as pas pleinement participé car nous sommes seulement arrivés au Congo lors de la fin de la campagne électorale. Mais selon ce qui nous a été rapporté, la campagne a été suffisamment paisible. Il y avait quelques incidents, mais il y en avait très peu par rapport à l?étendu du pays et au nombre de la population.

Malheureusement, il y avait quelques morts. Mais en comparaison avec ce que l?on s?attendait de ces élections et quand on prend en considération qu?il y a encore beaucoup d?armes dans ce pays après plusieurs années de guerre et seulement trois ans de paix, les gens étaient concernés, mais généralement, le temps de la campagne électorale s?est très bien passé.

La deuxième phase- les élections- s?est également bien passée: le taux de la participation électorale a été très bien et il y avait un grand enthousiasme de la part du peuple congolais. Ils ont reconnu la valeur du vote. Ils ont reconnu que voter, c?est leur droit, mais également ils voulaient participer pour choisir leurs dirigeants.

J?étais très content de remarquer ces faits à cette occasion. Quand la phase de la compilation a démarré, beaucoup de spéculations ont surgi, et ces spéculations là sont en train de désorienter une partie de la population qui n?a aucune expérience antérieure du processus électoral.

Mais je suis heureux que ces spéculations et doutes soient prononcés paisiblement. J?aimerais lancer un appel que cela reste ainsi, il faut reconnaître les institutions existantes et les utiliser jusqu?au maximum.

Par ailleurs, il faut profiter de la mission de bonne volonté du Comité International des Sages et éviter chaque recours à la violence ou à des actions de rue qui créent des dérangements pour la vie des gens.

J?espère que c?est le moment maintenant pour commencer la réflexion sur une véritable réconciliation et pour créer un climat de confiance parce que le Congo a besoin de beaucoup de calme pour être reconstruit, car il y a beaucoup de pauvreté et beaucoup de problèmes sociaux dans ce pays.

Est-ce que vous avez parlé avec les candidats présidentiels principaux depuis les élections?

Nous avons parlé avec quelques candidats quand notre mission a commencé. Cette fois-ci nous allons parler avec autant de personnes que possible, vu l?espace du temps duquel nous disposons. Nous parlerons avec tous les candidats, mais aussi avec les institutions mêmes. Nous avons déjà eu des discussions fructueuses avec les organisations religieuses avec lesquelles nous avons trouvé une bonne base de coopération.

Il faudra organiser encore des réunions avec quelques gens que nous avons déjà rencontrés dans le but de les aider à surmonter leurs difficultés et créer les conditions pour aboutir à un dialogue constructif, si nécessaire. Nous resterons aussi en contact avec les institutions d'appui à la démocratie en RDC.

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*La structure du Comité consiste de Monsieur Chissano, de l?ex-premier ministre du Bénin Nicéphore Soglo, de l?ancien premier ministre sénégalais Madior Boye et du président de la Commission Electorale Indépendante de Tanzanie, le juge Lewis Makame qui est également juge à la cour d?appel de Tanzanie.