Thomas Lubanga, ancien chef de milices en Ituri, a été officiellement accusé par le procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) d’enrôlement et de conscription d’enfants de moins de 15 ans.
Une audience de confirmation des charges est prévue pour le 28 septembre. Si les accusations y sont confirmées, l’affaire Lubanga deviendra le premier procès mené devant la Cour pénale internationale.
Thomas Lubanga Dyilo est le président de l’Union des patriotes congolais (UPC) et était le commandant en chef de son ancienne branche armée, les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC) à l’époque où les crimes ont été commis.
À partir de 2001 et tout au long de 2003, les commandants des FPLC ont enrôlé et recruté de force des enfants soldats en enlevant des garçons et des filles de manière systématique et en les incorporant de force dans leurs rangs. Thomas Lubanga Dyilo est accusé d’avoir joué un rôle important dans la coordination globale de la politique de l’UPC/FPLC dans ce regard.
Les informations recueillies par le Bureau du Procureur de la CPI montrent que ses activités bénéficiaient de l’appui de ressortissants étrangers, mais les preuves ne sont pas encore suffisantes pour ouvrir une affaire contre eux.
Le Procureur Luis Moreno-Ocampo a déclaré qu’il ne s’agissait ici que de la première étape u cas.
« Il nous appartient, en tant que représentants du ministère public, d’apporter des preuves pour étayer l’affaire. Nous pensons que nous disposons d’éléments solides. Toutefois, jusqu’à ce que sa culpabilité soit établie, Thomas Lubanga Dyilo est présumé innocent. »
« Ce cas représente une avancée considérable dans la lutte contre ces crimes graves à l’encontre des enfants. La conscription d’enfants détruit la vie et l’avenir de milliers d’enfants dans le monde. Cette affaire contribuera à dénoncer ce problème et à enrayer ces pratiques criminelles. »
Federico Borello de la Division de Droits de l’Homme de la MONUC commente que de nombreuses ONG et organisations de droits de l’homme ont envoyé des lettres pour protester auprès de la CPI.
« Ils ont raison de croire qu’il et responsable pour beaucoup d’autres crimes de guerre commis par les forces de l’UPC sous ses ordres. Pour cela il est possible que si le procès avance, Monsieur Lubanga sera accusé encore d’autres abus de droits de l’homme. »
Dans son rapport le plus récent sur cette question, le Secrétaire général des Nations Unies indiquait que de janvier 2004 à mai 2006, plus de 18 000 enfants ont été libérés des forces et des groupes armés en RDC. Des milliers d’autres s’en sont échappés. Pourtant, les enfants restent vulnérables à de nouvelles menaces, y compris le re-recrutement, et les filles éprouvent tout particulièrement des difficultés à réintégrer la vie civile.