Au moins 30 personnes - en majorité des femmes - auraient été tuées et une cinquantaine blessées dans une attaque d'hommes armés qui ont incendié les cabanes d'un village du Sud-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo. C'est ce qu'a déclaré à la MISNA Kemal Saiki, responsable des informations de la Monuc - la Mission de paix de l'Onu dans l'ex-Zaïre; l'épisode est survenu dans la nuit entre samedi et dimanche dans la localité de Ntutumamba, à environ 70 kilomètres au nord du chef-lieu provincial Bukavu. D'après les premières informations reçues par les casques bleus du contingent de réaction rapide du Pakistan envoyés sur le lieu du massacre, il semble que les 36 cabanes du village aient toutes été incendiées. Il est difficile d'établir un bilan précis des victimes, mais au moins 27-28 femmes et quelques enfants seraient morts a dit M. Saiki, contacté par téléphone dans la capitale Kinshasa. Selon des témoignages rapportés aux soldats de la Monuc, le massacre aurait été perpétré par les rebelles rwandais hutus des Forces démocratiques de libération du Rwanda (Fdlr), accusées du génocide de 1994, et qui vivent depuis plus de 10 ans dans les forêts du Congo Oriental. Il nous résulte que les Fdlr aient cependant nié leur propre responsabilité, accusant au contraire des groupes armés locaux connus sous le nom de Rasta' a encore déclaré à la MISNA le porte-parole de la Monuc. Ces bandes armées n'ont pas d'uniformes ni de symboles ce qui rend leur identification difficile, également pour les civils qui subissent leurs violences a ajouté M. Saiki. Des sources contactées par la MISNA à Bukavu - où la société civile dénonce depuis de longs mois l'insécurité qui règne dans tout le Sud Kivu - font état de flux de civils en fuite de la forêt, en particulier de la zone de Walungu et de Nindja, qui ont déjà été le théâtre de récentes attaques. Les gens cherchent refuge en ville à cause des violences continuelles commises par les divers groupes armés actifs dans la zone, même à quelques dizaines de kilomètres seulement de Bukavu explique une source religieuse. Dans la tentative de mettre fin à la violence et de garantir la sécurité de la population du Sud Kivu, la Monuc a lancé la semaine dernière sa plus ample opération militaire dénommée "Falcon Sweep", déployant près de 3.000 militaires.