Le pays tout entier observera un deuil national le lundi 15 janvier,jour fixé pour l'enterrement du cardinal Frédéric Etsou Nzabi Bamungwabi, archevêque de Kinshasa, décédé le samedi 6 janvier à la Clinique Universitaire Gasthuisberg de Leuven en Belgique. Le président de la République Joseph Kabila a annoncé ce deuil national le dimanche 7 janvier dans le message de condoléances qu'il adresse au Saint-Père, à la Conférence Episcopale Nationale du Congo, à l'archidiocèse de Kinshasa et à tous les catholiques. Dans une profonde consternation, Joseph Kabila salue le sens du devoir élevé qui a caractérisé le défunt archevêque de Kinshasa. Que cet exemple serve de source d'inspiration au sein de I'Eglise et à tous les chrétiens, souhaite le président de la République.
Le corps du défunt arrive à Kinshasa le jeudi 11 janvier. Le dimanche 14 janvier, une messe sera célébrée au Stade des Martyrs. La messe du lundi 15 janvier, dans la cathédrale Notre-Dame du Congo sera suivie de l'enterrement.
A la cathédrale Notre-Dame du Congo à Kinshasa-Linguala, justement, la prière est permanente depuis l'annonce du décès. Chaque soir, une messe sera célébrée suivie d'une veillée de prière. L'archevêque y reposera à côté de son prédécesseur, le cardinal Joseph-Albert Malula, décédé en 1989 et auquel il a succédé en 1990 comme archevêque de Kinshasa.
Depuis l'annonce du décès le samedi dernier, il règne, comme dans la cathédrale Notre-Dame, un climat d'émotion en permanence au sanctuaire Notre-Dame de la Paix de Fatima que le cardinal Etsou, membre de la congrégation du Coeur Immaculé de Marie, a érigé à l'honneur de la Vierge tout à côté de l'archevêché.
Même climat d'émotion également diffusé en permanence sur les antennes de Radio Elikya, la radio catholique, que le cardinal défunt a créée en 1995. Souvenirs personnels et témoignages des auditeurs alternent avec la musique religieuse, dont notamment des compositions originales de Frédéric Etsou. Le cardinal Etsou ne pourra malheureusement pas inaugurer la prochaine télévision catholique pour laquelle il a mobilisé la communauté catholique les dernières années.
Les catholiques et tous les autres Congolais rendent un hommage mérité au cardinal Etsou Nzabi Bamungwabi. Tous ont reconnu sa sollicitude pastorale pour l'Eglise et pour la nation tout au long du processus de la démocratisation du pays entamée en 1990. Frédéric Cardinal Etsou s'est impliqué pour résoudre les problèmes de la jeunesse, de l'éducation, notamment. Des témoignages abondent qui sont relayés par les médias. Les chaînes de radio et de télévision rivalisent en diffusant des échos sonores parfois inédits. Des hommes et des femmes ordinaires et publics y vont également de leurs sentiments et convictions à l'égard de l'illustre défunt.
Le journal L'Avenir paraissant à Kinshasa écrit en résumé : « Dans l'ensemble, c'est un homme de paix, un grand homme d'Eglise que l'Eglise catholique vient de perdre. Etsou a été de toutes les occasions pour ramener la paix au Congo. Il a été à Sun City en Afrique du Sud à l'occasion de la tenue du Dialogue politique entre les Congolais, qui a abouti à la mise en place du processus de la transition consacrant la fin de la guerre, la réunification et la pacification du pays. »
Pour le journal Le Potentiel, « Le Cardinal Etsou (...) était un homme de vérité et n'acceptait pas le mensonge. Il a usé de ses prérogatives de pasteur pour interpeller tout le monde, particulièrement la classe politique, dans cette quête de la vérité et de la paix ».