Le Président de la Banque mondiale, M. Paul Wolfowitz, est venu observer en personne l’un des plus grands défis que
Les craintes d’une reprise de ce conflit ne se sont pas encore totalement estompées, car la guerre couve encore à l’Est de
M. Wolfowitz a rencontré plusieurs de ces ex-combattants au Centre régional de la Commission nationale pour le désarmement, la démobilisation, et la réintégration (CONADER), à Kisangani, où ceux-ci lui ont raconté leur parcours. C’est l’un des temps forts de cette visite de deux jours dans un pays de 57,5 millions d’habitants, riche en ressources, où la pauvreté règne pourtant aujourd’hui en maître.
La Banque mondiale aide le pays à effectuer sa transition vers la paix à travers un Projet d’urgence de démobilisation et de réintégration, d’un montant de 100 millions de dollars. Ce projet est financé par son Agence Internationale pour le Développement (AID), qui octroie des prêts sans intérêt et des subventions. Une autre aide de 100 millions de dollars, à travers le Programme multi-bailleurs de fonds pour la Démobilisation et la Réintégration, appuie également les efforts de
Près de 100.600 ex-combattants ont été « démobilisés », rendant leurs armes et quittant l’armée ou les milices. Parmi eux, 69.000 sont en cours de réinsertion dans la société.
Des groupes armés ont également remis en liberté environ 30.000 enfants, enrôlés de force comme combattants ou utilisés comme esclaves. 80% d’entre eux sont déjà retournés dans leurs familles au titre du Programme.
Mais le Gouvernement de la RDC, élu en octobre 2006, doit encore pourvoir aux besoins de 60.000 à 70.000 anciens combattants et les encourager à retourner à la vie civile. Le défi est immense et le relever nécessitera 60 millions de dollars supplémentaires.
Le nouveau gouvernement, premier élu démocratiquement depuis 40 ans, a encore d’autres défis importants à relever.
La RDC est aujourd’hui probablement le pays le plus pauvre d’Afrique, avec les deux-tiers, si ce n’est les trois-quarts de sa population vivant en dessous du seuil de pauvreté, fixé à un dollar par jour. Certaines régions connaissent même des niveaux de pauvreté dépassant les 80%.
D’après les données les plus récentes, à peine 60% des enfants sont inscrits à l’école primaire, et la mortalité infantile est de 1.850 pour 100.000 naissances viables, la plus élevée d’Afrique.
Les programmes de sécurité sociale sont pratiquement inexistants. Les parents paient la quasi-totalité des coûts de fonctionnement des écoles, et les malades doivent acquitter la plupart de leurs frais de santé.
Avec le retour d’une certaine stabilité en RDC au cours de l’année dernière, on peut néanmoins percevoir aujourd’hui des signes d’espoir pour un retour à la croissance. Celle du PIB est restée inférieure à 5% en 2006, mais au cours de la même année,
Si l’économie moderne du pays s’est virtuellement effondrée au cours des dernières décennies,
Un des dividendes majeurs de la paix est d’offrir aujourd’hui une nouvelle opportunité de protéger ou de gérer les vastes ressources du pays, y compris la forêt du bassin du Congo, la deuxième forêt tropicale la plus importante au monde.
Réformes en matière de conservation forestière
Cependant, certains craignent que la paix et les constructions de routes n’entraînent un développement chaotique pour la forêt, mettent en danger la biodiversité ou ne deviennent des sources de violation des droits traditionnels, susceptibles de dégénérer en conflits, si les efforts de réforme de la gestion forestière ne sont pas soutenus.
En 2002, suivant l’avis de
Le mois dernier, lors d’une conférence à Bruxelles, le nouveau gouvernement s’est engagé à renforcer les efforts nationaux de conservation en exerçant un moratoire sur les nouvelles exploitations forestières, en mettant en œuvre une vaste opération de vérification de la légalité des concessions existantes, et en assurant la reconnaissance juridique des droits des peuples autochtones.
Les enjeux sont importants. Près de 40 millions de personnes dépendent de la forêt pour leur nourriture, leurs médicaments, leur énergie et leurs revenus. Certains groupes autochtones, comme les Pygmées, dépendent entièrement de la forêt.
La Banque mondiale, qui administre le Fonds fiduciaire multi-bailleurs de fonds pour la forêt, pour le compte de
Stratégie d’assistance pays
Cette assistance devrait affecter des ressources à :
Depuis 2001,