KINSHASA, 15 mars 2007 (IRIN) - Quelque 10 000 personnes ont fui le village de Burumba, dans la province du Nord-Kivu (Est), en République démocratique du Congo (RDC), pour échapper à des affrontements entre l’armée nationale et un groupe rebelle hutu rwandais, ont annoncé mardi les autorités congolaises.
Les déplacés se sont réfugiés dans le village voisin de Nyamilima lorsque que les combats ont éclaté entre les forces gouvernementales de la RDC et des rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) dont certains membres, présents depuis 1994 dans la région orientale du Congo, sont accusés d’être les instigateurs du génocide rwandais.
« Nos troupes sont arrivées samedi et dimanche dans la région, mais le village était désert puisque tous ses habitants s’étaient déjà enfuis vers le village de Nyamilima », a indiqué de Goma, la capitale du Nord-Kivu, le Major Ajay Dalal, porte-parole de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC).
Selon Andrew Zadel, le porte-parole de la représentation d’OCHA (Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires) dans le Nord-Kivu, mardi en fin de journée, les travailleurs humanitaires n’étaient toujours pas parvenus à s’approcher du village de Nyamilima pour aider les personnes déplacées, car la situation sécuritaire ne le permettait pas.
Certains déplacés ont trouvé refuge dans des écoles et des églises, et d’autres ont été hébergés par des parents proches à Nyamilima, a indiqué Radio Okapi, une station de radio financée par la MONUC.
Une équipe de reconnaissance comprenant des officiers de l’armée congolaise et des représentants de la section Droits de l’homme à la MONUC devait se rendre mercredi dans la zone de combat, a fait savoir le colonel Delphin Kahindi, le commandant militaire de la région.
Les combats ont éclaté samedi suite à l’embuscade que des éléments du FDLR ont tendue à une brigade de l’armée de la RDC. La situation a ensuite dégénéré, forçant les villageois à s’enfuir, a commenté le colonel Kahindi.
« Nous n’avons pas un bilan définitif de cet accrochage, mais d’après les informations en notre possession, un soldat a été tué et plusieurs autres ont été blessés », a indiqué le colonel Kahindi, qui a précisé que neuf éléments du FDLR ont été tués.
Des femmes et des enfants figurent parmi les victimes civiles, ont déclaré des villageois sur les ondes de Radio Okapi. Certaines victimes avaient décidé de ne pas quitter leur maison ou avaient tenté d’y retourner pour récupérer des effets personnels.