KINSHASA, le 7 janvier 2005(IRIN) - Malgré le calme relatif observé après la création d'une zone tampon par les forces de maintien de l'ONU, des violations des droits de l'homme sont commises près de la localité de Kayabayong dans l'Est de la République Démocratique du Congo (RDC), a déclaré jeudi un fonctionnaire des Nations unies.
«Les rebelles n'ont pas repris les positions qu'ils occupaient avant l'arrêt des combats et des déserteurs de l'armée régulière congolaise présents dans la région continuent de semer le désordre, pillant et violant les droits humains,? a annoncé Eliane Nabaa, la porte-parole de la mission des Nations Unies en RDC (MONUC).
« Plusieurs civils déplacés par les combats ne sont pas retournés chez eux,» a-t-elle précisé. Selon la MONUC, quelque 150 000 personnes de Kanyabayonga et d'autres villes de la province du Nord-Kivu ont été déplacées lors des récents combats.
La MONUC a aussi signalé des cas de violation des droits de l'homme dès décembre à Walikale, une région à 140 km à l'ouest de Goma, la capitale du Nord-Kivu. Des exécutions sommaires et des enlèvements y ont perpétrés par l'ancienne faction rebelle du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma) et par les ex-combattants de la milice Maï-Maï. Les deux groupes ont officiellement été intégrés dans l'armée nationale.
La création d'une zone de sécurité a permis aux organisations humanitaires d'initier des actions d'assistance en faveur des populations. Des groupes d'assistance «ont d'abord démarré une première phase de distribution de médicaments essentiels ?, a déclaré Laurent Guepin, le responsable de la section des affaires humanitaires de la MONUC.
La MONUC a aussi dépêché une équipe sur le terrain en décembre pour enquêter sur les exactions commises par les combattants et publier un rapport. Dans son dernier rapport sur MONUC au Conseil de sécurité de l'ONU, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, , s'est dit « profondément troublé » par la situation dans la région et a appelé les gouvernements à faire plus d'efforts «pour mettre fin aux exactions» et condamner les violations des droits de l'homme.
Annan a abordé récemment ces problèmes avec des représentants du gouvernement congolais, a confié mardi à IRIN un fonctionnaire des Nations unies à Kinshasa.