Lors de sa conférence de presse hebdomadaire du 4 avril 2007, la MONUC a déploré les actes d’intimidation et de menaces dont feraient l’objet plusieurs membres de l’opposition suite aux évènements du 22 et 23 mars dernier
«La MONUC a reçu des informations concernant 27 personnes, dont 19 membres de l’opposition et 8 journalistes, dont les résidences continueraient à faire l’objet de visites des forces de sécurité, parfois accompagnées de pillages. Certaines de ces personnes auraient également reçu des menaces téléphoniques», a fait savoir le Porte-parole de la mission, Kemal Saïki.
Dans le même cadre, la MONUC a demandé aux plus hautes autorités de l’État de garantir que les forces de sécurité congolaises agissent en conformité avec la loi et ne laissent pas s’instaurer un climat de persécution à l’égard des personnes affiliées à l’opposition et/ou originaires de l’Equateur.
«Il est crucial que les droits fondamentaux à la sécurité et à la liberté individuelle, ainsi que la liberté d’opinion et d’expression consacrée par la Constitution de la RDC, soient respectés par toutes les forces de sécurité à l’égard de tous les citoyens congolais, y compris les membres de l’opposition et la presse», a ajouté le Porte-parole.
A cet égard, la MONUC a mis en place une équipe d’enquête multidisciplinaire chargée de vérifier ces allégations de violations des droits de l’homme qui auraient été commises par les deux parties impliquées au cours de ces derniers évènements.
Pour ce faire, la MONUC compte sur la collaboration du gouvernement congolais pour pouvoir recueillir toutes les informations nécessaires à ses enquêtes et avoir un accès à tous les lieux de détention sans exclusion.
Pour sa part et dans une déclaration présidentielle datée du 3 avril, le Conseil de sécurité a souligné le «caractère légitime des nouvelles institutions issues d'élections démocratiques et la nécessité pour celles-ci d'assurer la protection de la population» et « combien il importe que ces institutions agissent dans le respect de la légalité, des droits de l'homme et du droit international humanitaire et évitent tout usage de la force inutile ou disproportionnée ».
Le Conseil de sécurité a aussi appelé le gouvernement à respecter la place et le rôle que la Constitution a conférés aux partis, dans le but de garantir leur participation effective au débat politique national et a encouragé tous les partis à continuer d'adhérer aux règles du jeu politique.