Deux journalistes tués ces dernières années, d'autres emprisonnés, poursuivis pour diffamation ou victimes d'attaques physiques et des harcèlements judiciaires... Autant des critères qui classent la RDC parmi les pays du monde où la liberté de la presse s'est détériorée, selon un rapport du CPJ (Comité de Protection des Journalistes), rapporte radiookapi.net
Ce rapport est publié à l'occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse commémorée chaque année le 3 mai. Selon Robert Bahomet, directeur adjoint de CPJ, sept critères servent à dresser la liste des pays où la liberté de la presse est bafouée. Parmi ces critères, les meurtres des journalistes, les emprisonnements, les poursuites judiciaires pour diffamation, les menaces, les attaques physiques et les harcèlements judiciaires. Interrogé sur la question, le ministre congolais de l'Information, Toussaint Tshilombo Send, a qualifié le rapport de CPJ de « quelque peu fantaisiste ». Il a indiqué que depuis l'entrée en fonction du gouvernement Gizenga le 24 février dernier, un seul journaliste a été mis en prison, et cela pour des raisons privées et non professionnelles. Ainsi, contrairement au rapport du Comité de Protection des Journalistes, le ministre Toussaint Tshilombo estime que la liberté de la presse est respectée en RDC. Le problème qui se pose, selon lui, c'est que certains journalistes confondent le journalisme et la politique, et se livrent à des provocations. « Ceci amène à se poser la question de savoir : qui est journaliste et qui ne l'est pas ? Qui fait la sensation et qui fait le véritable reportage ? », a-t-il souligné. A la base, a conclu Toussaint Tshilombo, il se pose le problème du respect de l'éthique et de la déontologie de la profession.