Les trois responsables présumés arrêtés hier pour l'homicide de Pascal Kabungulu Kibembi, 55 ans, activiste des droits humains de l'association Héritiers de la Justice', tué le 31 juillet à Bukavu, se seraient évadés lors d'une irruption armée dans la prison. Des sources de la MISNA dans le chef-lieu du Sud Kivu (est de la République démocratique du Congo) rapportent que ce soir l'édition locale du bulletin d'information de la radio et télévision nationales a donné la nouvelle d'une irruption de trois hauts officiers, sans fournir d'autres précisions, dans la prison où les suspects, tous des membres de l'armée, étaient détenus. Armes au poing, les militaires - selon la version rapportée par l'émetteur public mais pas encore confirmée - auraient obligé la directrice à ouvrir la cellule des trois accusés pour ensuite prendre la fuite. Il n'est pas clair si le personnel de la sécurité était présent au moment de l'irruption ni si d'éventuels complices à l'intérieur de la prison ont apporté leur soutien à cette opération. Hier, des sources locales avaient donné la nouvelle de l'arrestation d'un officier et de deux soldats, considérés les mandants de l'homicide de M. Kibembi, qui travaillait depuis 1995 pour Héritiers de la Justice - fondée en 1991 comme service des Églises protestantes pour les droits de l'Homme et la paix - et qui oeuvrait depuis quelques mois pour la Ligue des droits de l'Homme dans les Grands Lacs. Il venait de rentrer d'un séjour de deux mois au Rwanda.