Dans le droit fil du communiqué des Fdlr - proposé dans la précédente dépêche - et dans un souci de préserver la paix, le gouvernement rwandais de Kigali a annoncé avoir arrêté et remis aux autorités congolaises une dizaine de personnes (civils et militaires) toutes jugées dangereuses pour le processus de paix dans le pays voisin, et ce après avoir déclaré persona non grata six citoyens congolais. La nouvelle, rapportée hier à Radio Okapi, l'émetteur de la mission onusienne au Congo (Monuc), a également été confirmée aujourd'hui par l'ex-ministre des Affaires étrangères congolais Antoine Gonda à la Bbc. M. Gonda a précisé que les 10 hommes appartiennent au groupe guidé par le général Laurent Nkunda (le haut officier membre du mouvement rebelle pro-rwandais du Rcd-Goma par le biais duquel Kigali contrôlait ses intérêts économiques dans l'est congolais) qui a été protagoniste durant l'été 2004 d'une violente campagne militaire dans le Sud Kivu, ayant culminé par la prise de la ville de Bukavu, chef-lieu de la région. Actuellement ils se trouvent tous dans la prison de Goma; ils seront ensuite transférés à Kinshasa a dit M. Gonda, en ajoutant que s'il s'agit de petites prises, les 10 hommes en question pourraient toutefois fournir des éléments pour retrouver le général Nkunda, ayant disparu depuis les épisodes de l'an dernier mais venant à peine de menacer une nouvelle invasion de l'est du Congo. Le colonel Jules Mutebusi (lié lui aussi à Nkunda et au Rcd-Goma pro-rwandais) se trouve en revanche au Rwanda, Kigali lui ayant officiellement accordé l'asile politique et Kinshasa ayant formellement demandé son extradition. Le colonel Mutebusi a été lui aussi protagoniste de la vague de violence de l'été 2004 dans le Sud Kivu.